Togo: Faure, gouvernement, et après ?

13 Octobre 2025
analyse

Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil des ministres, le nouvel exécutif togolais, issu de la mise en œuvre de la nouvelle constitution, vient cinq (5) mois après son installation, et la démission du précédent gouvernement, d’en nommer un nouveau. La liste du gouvernement composée de 27 ministres a été rendue publique ce mercredi 8 octobre 2025, avec des figures bien connues, dont le Ministres Robert Dussey, en charge de Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur.

Ainsi, la longue attente des ministres intérimaires a connu son épilogue. On en sait un peu plus sur les intentions du Président du Conseil togolais. En tout, l’élément le plus visible au regard de la composition du gouvernement est que les fidèles sont aux postes et que la continuité sera sans doute le maître mot.

Toutefois, si l’on s’en tient à l’aspect uniquement protocolaire qui pourrait servir « à la consommation interne », il reste que l’agenda de la publication de la liste des membres du gouvernement sonne comme une annonce de la volonté de Faure Gnassingbé de reprendre son leadership régional. En effet, 48 heures seulement après la formation de son gouvernement, il organise à Lomé son 2ᵉ Forum sur la Paix et la Sécurité en présence de l’ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo et de celui du Libéria Joseph Boakai.

Au-delà de la pertinence du sujet à l’ordre du jour “L’Afrique face aux défis sécuritaires complexes”, la question qui se pose chez de nombreux observateurs est double : Comment expliquer que, malgré l’importance cruciale de la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, ce forum soit si peu marqué de la présence des chefs d’État ou de gouvernement de l’Afrique de l’Ouest, et particulièrement de la CEDEAO elle-même ?

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Ensuite, comment comprendre cette sorte de doublon entre le Forum international de Dakar sur la paix et la Sécurité qui en est à sa 8ème édition (2022) et celle de Lomé qui date de 2023 ?

La question mérite amplement d’être posée, car elle apparait comme une sorte de concurrence qui met en scène pratiquement les mêmes acteurs, les mêmes experts et sans doute les mêmes partenaires.

La notoire absence de la CEDEAO, principale concernée par le défi sécuritaire, et dont la survie est menacée à partir de ses frontières, du fait de l’éclatement provoqué par la crise avec l’AES, n’est pas anodine, dès lors que le Président Faure a été son médiateur dans cette dite crise, avec le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye.

Il faut cependant remarquer que les prises de position du Togo, notamment celles de son ministre des Affaires étrangères, dans la crise CEDEAO/AES, avaient montré, aux yeux de certains observateurs, une certaine sympathie par rapport aux positions des trois États vis-à-vis de la CEDEAO, même si aucune réaction officielle n’était venue le contredire ou nuancer ses propos.

Est-ce à dire que c’est le signe d’une nouvelle offensive diplomatique de Faure Gnassingbé, dans ses nouveaux habits de chef du gouvernement dans l’espace géopolitique où le leadership politique semble vacant ? Rien n’est moins sûr ?

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