Cameroun: Le Conseil électoral convoque la commission de recensement des votes

Au Cameroun, le Conseil électoral a annoncé, jeudi 16 octobre, la création et la convocation pour vendredi, des membres de la commission nationale de recensement des votes. Les travaux de cette commission sont l'ultime étape avant l'entrée en scène du Conseil constitutionnel, qui après avoir vidé le contentieux électoral, va proclamer les résultats de ce scrutin.

Au Cameroun, la commission est composée de 33 membres. Parmi eux, des représentants de l'administration, des magistrats, mais aussi des délégués et des candidats en compétition, au nombre de 12. Elecam, pour sa part, apporte un appui technique avec cinq membres, en coordination avec les représentants des candidats. La commission ainsi créée est chargée, selon les textes du Conseil électoral, de la compilation des résultats de la présidentielle du 12 octobre.

La convocation de cette commission intervient dans un contexte post-électoral tendu. Mercredi, Issa Tchiroma Bakary, candidat du FSNC, a accusé les autorités d'exercer des pressions sur ses représentants régionaux en vue de leur faire signer des procès-verbaux falsifiés, a-t-il soutenu. Il a aussi revendiqué une large avance dans les résultats de cette élection.

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En réponse, le ministre Paul Atanga Nji a dénoncé « une imposture » et un comportement « antirépublicain » rappelant que le Conseil constitutionnel est la seule institution habilitée à proclamer les résultats officiels, d'ici au 26 octobre.

Une étape vers la publication des résultats définitifs

L'entrée en scène de cette commission marque ainsi une étape vers la publication des résultats définitifs de cette présidentielle dans un contexte où la méfiance et la tension entre les acteurs restent vives. Les 33 membres de cette commission doivent compiler les procès-verbaux issus des 58 commissions départementales, avant transmission de leur copie au Conseil constitutionnel. Sur la table de cette haute instance juridictionnelle, cinq recours contentieux ont été introduits, certains appelant à l'annulation totale de cette élection présidentielle.

Les requérants avaient jusqu'au 15 octobre, dernier délai, pour déposer leurs recours. Parmi les premiers à s'être manifestés, figure Bertin Kissob, président du parti camerounais pour la justice sociale, avec trois requêtes. Il réclame, entre autres et dans l'absolu, l'annulation pure et simple du scrutin, entaché selon lui de « graves irrégularités » et de « fraudes massives » en faveur du président sortant Paul Biya.

En revanche, aucun des candidats ayant participé à cette élection n'a introduit de recours dont Issa Tchiroma Bakary, le candidat du FSNC, qui depuis la clôture des opérations de vote le 12 octobre au soir a régulièrement dénoncé des fraudes et des tripatouillages des procès-verbaux des élections. Selon l'un de ses conseillers, le Pr Abba Oyono, une telle démarche n'était pas nécessaire au regard, a-t-il affirmé, des tendances en leur possession qui donneraient Issa Tchiroma largement vainqueur.

Pour le pouvoir, Issa Tchiroma Bakary a fait le choix de sortir du cadre institutionnel « pour la rue », a notamment commenté Félix Zogo, secrétaire général du ministère de la Communication. Pour lui, cette décision de ne pas aller au contentieux électoral traduit « la mise en oeuvre d'un plan insurrectionnel, pensé de longue date ».

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