Le discours de Trump à Charm El-Cheikh a été fortement ressenti et apprécié, les chefs d'Etat présents étaient satisfaits de ses effets immédiats, car la paix était enfin là.
De partout, les observateurs et l'opinion sont apaisés, une nouvelle étape est attendue avec optimisme et engagement. Optimisme sur le futur de Gaza et engagement des grandes et moyennes puissances à appliquer le plan et les accords signés.
Deux semaines après la mise en oeuvre du cessez-le-feu, alors que les Gazaouis, sceptiques sur leur sort, retournent chez eux, l'armée sioniste, au prétexte de combattre le Jihad islamiste, reprend ses bombardements dans le centre de la bande. La frappe aérienne «ciblée» visait un membre de ce mouvement, affirme l'armée. Exit le Hamas donc, le nouvel argument pour reprendre les bombardements est le Jihad islamique. Le gouvernement sioniste trouvera toujours un ennemi pour rompre la trêve et continuer son oeuvre d'extermination.
Pour preuve, l'armée d'occupation, toujours prompte à justifier ses attaques, a déclaré qu'elle poursuivrait ses opérations «pour éliminer toute menace immédiate» contre ses troupes. Mais ses arguments insidieux qui succèdent aux tirs ne convainquent plus l'opinion, ni même les protecteurs américains qui en doutent.
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On est en droit de déduire que la fragile trêve, à force d'être violée par les frappes, risque d'être définitivement rompue.
Le milieu de décision américain est plus que jamais agité par l'application du cessez-le-feu; le secrétaire d'État Marco Rubio s'est dit optimiste, vendredi, sur le maintien de la trêve dans la bande. Il affirme que plusieurs pays étaient prêts à participer à une force internationale de stabilisation, conformément au plan de paix déterminé par Donald Trump.
Par ailleurs, comme Trump, aucun chef d'Etat (hélas!) n'a soufflé mot sur l'occupation de la Cisjordanie. Le Parlement sioniste a profité de ce silence pour voter l'annexion de cette partie de la Palestine, provoquant l'ire des Américains.
Le même Rubio a déclaré que ce vote était «contre-productif» et «menaçait l'accord de paix. Le vice-président Vance est allé plus loin, qualifiant le vote d'«étrange», de «stupide» et d'«insultant», ajoutant que «la politique de l'administration Trump est que la Cisjordanie ne soit pas annexée par l'Etat sioniste».
La réaction la plus dure est venue de Trump lui-même, qui a déclaré que l'annexion de la Cisjordanie par l'Etat sioniste «n'aura pas lieu parce que j'ai donné ma parole aux pays arabes», ajoutant que l'Etat sioniste «perdrait tout le soutien des États-Unis si cela se produisait». Comment expliquer cette décision apparemment versatile ? Le protecteur de l'Etat sioniste cherche à renouer de nouvelles relations d'affaires (d'intérêts) avec les autres moyennes puissances, à savoir l'Arabie saoudite, la Turquie, l'Egypte, le Pakistan, etc.
Netanyahu, qui voue une admiration effrénée à Trump, est coincé. Ebranlé par ses opposants, il n'a pas tardé à réagir, affirmant que «son pays» est un État indépendant et n'a besoin d'aucun accord pour frapper ses ennemis. Comment faut-il prendre cette volte-face sinon par l'opportunisme dont Netanyahu est coutumier. Le proche avenir nous en dira plus sur les relations entre le parrain et son protégé.