Centrafrique: Le cinquième procès des violences de 2014 s'est ouvert devant la Cour pénale spéciale

En Centrafrique, un nouveau chapitre s'est ouvert ce 30 octobre dans la lutte contre l'impunité. La Cour pénale spéciale a entamé son cinquième procès devant la Chambre d'assises, dans l'affaire dite « Guèn ». Six accusés sont aujourd'hui devant la justice : ils sont poursuivis pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Des faits qui remontent à février et mars 2014, dans la sous-préfecture de Gadzi, notamment dans les localités de Guèn et Djomo, au nord-ouest du pays. Créée en 2015, la Cour pénale spéciale est une juridiction hybride composée de magistrats centrafricains et internationaux avec pour mission d'enquêter et de juger les crimes les plus graves commis en Centrafrique depuis 2003.

Le président de la Cour pénale spéciale, basée à Bangui, la capitale de la Centrafrique, a d'abord procédé à l'identification des accusés, de leurs avocats et du représentant du parquet, avant d'ouvrir les débats.

L'affaire oppose le parquet spécial, ainsi que les parties civiles aux accusés Mathurin Kombo, François Boybanda, Philémon Kahena, Dieudonné Gomitoua, Edmond Beina et Jean Bahara. Ils sont poursuivis pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre, pour meurtre, extermination, persécution, torture, mutilations, ou encore attaque contre des civils.

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Premier à prendre la parole, Maître Claude Pessiname, avocat de Jean Bahara, jugé par contumace. Il soulève une exception de procédure, estime que la Cour n'a pas respecté les conditions de fond et de forme prévues par la loi. Selon lui, ces problèmes portent atteinte à la régularité du procès et rendent toute poursuite contre son client invalide.

En réponse, le procureur spécial adjoint, Maître Alain Ouaby-Bekai, rejette ces arguments. Il affirme que le droit de la défense est pleinement respecté, et rappelle que l'avocat a eu tout le temps nécessaire pour préparer son dossier. Le parquet a donc demandé à la Cour de rejeter l'exception.

Après avoir entendu les différentes parties, la Cour a décidé de renvoyer l'audience au 6 novembre 2025, pour permettre d'examiner plus en détails l'exception soulevée par la défense avant d'aborder les dossiers des autres accusés.

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