Dans le cadre de la première édition du Festival International du Court-Métrage de Timoumi, le directeur artistique, Faisel Sahbi, a accordé une interview au Cap Terre, revenant sur les ambitions de cet événement naissant et sur la richesse des oeuvres présentées.
M. Sahbi a d'abord tenu à souligner la particularité de cette édition : l'instauration d'un temps de débat conséquent le lendemain des projections. « Nous essayons d'installer une nouvelle pratique, une pratique de débat, d'enrichir le débat », a-t-il expliqué.
Ainsi, une heure entière est désormais consacrée à ces échanges, permettant d'aborder les thématiques, les choix esthétiques et même les trajectoires des réalisateurs, bien au-delà des quinze minutes initialement prévues. Cette matinée « Ciné-Tea » - un clin d'oeil à la tradition locale de consommation de thé - a réuni pour sa première édition quatre réalisateurs de nationalités et d'expériences différentes.
Suivez-nous sur WhatsApp | LinkedIn pour les derniers titres
Interrogé sur son regard sur les films en compétition, le directeur artistique s'est dit « un petit peu embarrassé » par la question, assumant pleinement la responsabilité de ses choix de programmation, mais aussi par devoir de réserve envers les prix qui seront décernés. Il a toutefois livré une réflexion essentielle née des premiers échanges : le court-métrage ne revêt pas la même signification pour tous.
« On n'a pas la même approche de ce qu'est un court-métrage », a-t-il constaté. Pour certains, il s'agit d'une expérience, d'une expérimentation ou d'une initiation au cinéma. Pour d'autres, comme l'illustre le cas d'un réalisateur égyptien présent, c'est un art à part entière, un format noble qui « n'a rien à envier aux autres formats dans le long-métrage ». Cette diversité d'approches, entre cinéma comme reflet de la réalité et cinéma comme « machine à rêves », a offert un débat des plus riches, promis à se poursuivre tout au long du festival.
Un film algérien remarqué : « Ase Seteli, Gardienne de nuit »
Parmi les oeuvres marquantes de cette compétition internationale figurait le film algérien « Ase Seteli, Gardienne de nuit » de la réalisatrice Nina Khadda. Lors d'une interview, cette dernière a présenté son oeuvre, une histoire très personnelle inspirée du rapatriement du corps de sa grand-mère en Algérie.
Le film, décrit comme « très intérieur » avec peu de dialogues, suit le parcours d'une jeune femme qui, en ramenant la dépouille de sa grand-mère en Algérie pour la première fois, découvre son pays et sa famille à travers le prisme du deuil et des rituels funéraires musulmans. Tourné dans la maison familiale à Skikda et dans le cimetière où repose sa grand-mère, le film explore comment, dans la tristesse, peut naître « un moment de vie, une respiration ».