Sénégal: Intervention des forces de l'ordre sur le campus de l'université de Dakar UCAD

Centre des œuvres universitaires de Dakar (archive)

Au Sénégal, des affrontements ont eu lieu ce mercredi 3 décembre à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar après l'entrée de véhicules blindés des forces de l'ordre à l'intérieur du campus sur autorisation du recteur. Cela fait deux semaines que les étudiants manifestent pour le paiement des bourses dont ils sont privés, certains depuis plus d'un an. Ce mercredi, la tension est montée d'un cran, au moins une dizaine de jeunes ont été blessés selon plusieurs représentants d'étudiants.

Ce 3 décembre au Sénégal, des tirs de gaz lacrymogènes visent directement un dortoir étudiant, au coeur du campus social de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, un espace jusqu'alors préservé des troubles. Postés à leur fenêtre, des jeunes répliquent par des jets de pierre. À quelques mètres de la scène, cet étudiant n'en croit pas ses yeux.

« Voir des policiers qui sont camouflés avec leur voiture en train de tirer des gaz lacrymogènes, moi ça me dépasse, je ne comprends pas ça. Tu as l'impression que c'est la guerre. Alors que c'est seulement des étudiants qui réclament leur bourse. Moi ça me dépasse, je ne comprends pas ça ».

Cette semaine, les autorités ont annoncé le versement des bourses des deux derniers mois. Pas de quoi faire reculer Authentique Bamba, l'un des meneurs de la contestation, qui se bat pour recevoir les treize mois d'allocation impayés. « Nous n'avons pas peur du tout, loin de là, donc nous nous battons pour une cause noble. Ce que nous réclamons, ce sont les mois qu'on a étudié et qu'on nous a pas payé ».

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Un épais nuage de fumée recouvre le campus. Face à l'escalade de la violence, des étudiants, bagage en mains, évacuent par dizaines les lieux, comme Aminata qui peine encore à respirer. « C'est très difficile parce qu'il y a des étudiants qui sont asthmatiques et d'autres qui ont des problèmes de bronchite. Ils doivent nous aider parce qu'on s'est battu pour qu'ils [les autorités] soient au pouvoir et quand on voit ça, franchement ça fait mal au coeur ». En 2014, une incursion autorisée des forces de l'ordre au sein du campus avait entraîné la mort d'un étudiant.

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