Cameroun: Atanga Nji choqué, ordonne une enquête sur la mort d'Anicet Ekane

4 Décembre 2025

Le Ministre Paul Atanga Nji a exprimé son choc et sa consternation suite au décès d'Anicet Ekane, figure de l'opposition camerounaise, survenu en détention. Réagissant sous les « hautes instructions » du chef de l'État, il a annoncé l'ouverture d'une enquête approfondie pour établir les circonstances exactes de ce décès, promettant des sanctions sévères en cas de négligence avérée des paramédicaux militaires.

Anicet Ekane, leader du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM), est décédé à l'âge de 74 ans au Centre Médical Militaire de la Gendarmerie Nationale à Yaoundé. Selon le communiqué officiel du Ministère de la Défense, il souffrait de « multiples maladies chroniques » et recevait des soins. Cette version est contestée par son parti et sa famille, qui dénoncent une détérioration de son état de santé due à un accès restreint aux soins essentiels et pointent du doigt le blocage de la restitution de son concentrateur d'oxygène, qualifiant les faits de « violation flagrante des droits de l'homme ».

L'annonce du ministre intervient dans un contexte politique extrêmement tendu, quelques semaines après la réélection contestée du président Paul Biya. L'arrestation d'Ekane fin octobre 2025, présentée par ses soutiens comme un « enlèvement », avait déjà suscité l'inquiétude. Son décès en détention intensifie les critiques sur le traitement des opposants et les conditions de détention au Cameroun, un pays dont les performances en matière d'État de droit et de droits humains sont classées parmi les plus basses au monde.

En ordonnant cette enquête et en présentant les condoléances de l'État à la famille endeuillée, le gouvernement tente de répondre à l'émotion nationale et internationale. Cependant, la crédibilité de cette démarche sera jugée à l'aune de sa transparence et de ses conclusions, sous le regard d'une opposition et d'une société civile qui réclament depuis longtemps des réformes démocratiques et une justice indépendante.

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