La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières passera à un cycle de règlement-livraison T+2 le 4 décembre 2025, en remplacement de son modèle actuel T+3. Ce changement, approuvé par le Dépositaire Central/Banque de Règlement (DC/BR) et validé par l'AMF-UMOA, permettra de réduire le temps nécessaire au transfert des espèces et des titres après une transaction. Une transaction exécutée le lundi sera désormais réglée le mercredi au lieu du jeudi.
Ce changement aligne la BRVM sur le Nigerian Exchange, qui passe à T+2 le 28 novembre. Avec le passage quasi simultané des deux bourses, les deux plus grands marchés d'Afrique de l'Ouest fonctionneront selon les mêmes normes post-négociation que celles utilisées dans la plupart des centres financiers mondiaux.
Un cycle de règlement plus court réduit l'exposition des contreparties et accélère le mouvement des liquidités et des titres, améliorant ainsi la rotation des portefeuilles et la gestion des liquidités. Pour les investisseurs étrangers qui travaillent déjà dans des environnements T+2 ou T+1, la transition de la BRVM supprime une lacune opérationnelle et simplifie les processus inter-marchés.
Suivez-nous sur WhatsApp | LinkedIn pour les derniers titres
Cette réforme s'inscrit dans le cadre d'un processus de modernisation à plus long terme. La BRVM fonctionnait auparavant à T+7 dans les années 1990 avant de passer à T+3 en 2007 avec le déploiement du système de règlement brut en temps réel de la BCEAO. Des initiatives récentes, telles que l'enregistrement des comptes au niveau du client et la numérisation des appels publics à l'épargne par le biais de la plateforme DIGIAPE, vont dans le même sens.
Le passage à T+2 nécessitera des confirmations de transactions et des contrôles de règlement plus rapides de la part des courtiers, des banques et des dépositaires. Le DC/BR a introduit un cadre pour gérer les règlements tardifs dans le cadre du cycle accéléré.
Points clés à retenir
L'adoption de T+2 renforce la volonté de la BRVM d'attirer davantage de capitaux institutionnels, en particulier de la part des gestionnaires d'actifs internationaux qui tiennent compte des cycles de règlement dans l'évaluation des risques et des liquidités. De nombreux fournisseurs d'indices mondiaux privilégient également les bourses qui suivent le T+2 ou le T+1, ce qui accroît le potentiel d'inclusion d'indices de référence plus importants au fil du temps. En Afrique, ce changement place la BRVM parmi les infrastructures post-marché les plus avancées. Le JSE d'Afrique du Sud opère déjà à T+3 pour les actions, mais il est en train de revoir son propre calendrier de réduction. Nairobi et Le Caire préparent des réformes similaires. Alors que les flux de fonds transfrontaliers augmentent grâce à des véhicules tels que les ETF régionaux et les mandats panafricains, l'harmonisation des cycles de règlement permet de réduire les frictions et les coûts opérationnels. La mise à niveau de la BRVM intervient alors que l'activité commerciale et la capitalisation du marché continuent de se développer dans la région de l'UEMOA, ce qui renforce le bien-fondé du calendrier de la transition.