Comment faire face à la percée sur le terrain des groupes jihadistes en Afrique de l'Ouest ? Un débat a été mené mardi 9 décembre, entre chercheurs et professionnels des questions de sécurité, à l'occasion de la sortie de l'ouvrage « Terrorisme ouest africain, du prosélytisme islamiste au jihad armé », du Dr Lassina Diarra, qui dirige l'Institut de recherche stratégique de l'Académie internationale de lutte contre le terrorisme en Côte d'Ivoire.
Dans son ouvrage Terrorisme ouest africain, du prosélytisme islamiste au jihad armé, le Dr Lassina Diarra part d'un constat : les groupes jihadistes ont infiltré plusieurs États du Sahel.
Selon ce chercheur, le combat mené par les jihadistes se manifeste au niveau local, dans les communautés, à travers notamment un « islam politique ». Pour contrer ce phénomène, cet intellectuel préconise en particulier de mieux contrôler les enseignements religieux donnés dans certaines structures.
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« Cela implique que nous regardions effectivement le manuel d'enseignement dans les écoles confessionnelles islamiques. Et puis aussi de voir quels sont les prédicateurs qui viennent dans certains États, parce qu'il y a une idéologie extrémiste qui s'est implantée et qui était menée par des ONG pakistanaises, des ONG indiennes d'obédience islamiste », explique Lassina Diarra.
Comment atténuer ces situations et éviter que les populations civiles ne soient prises à partie ? Pour Abdel Nasser Ethmane Elyessa, chercheur associé de l'Institut de recherche stratégique, il faut engager des discussions avec ces groupes. « La seule solution pour les États côtiers, c'est de négocier avec les groupes jihadistes locaux, les groupes qui viennent de leur propre pays, parce que la menace est endogénéisée. Tout doit se discuter, sauf le caractère laïc de l'État, le caractère séculier », précise-t-il.
Au cours du panel, ces chercheurs ont également évoqué la stratégie adoptée en Côte d'Ivoire, où en plus d'une réponse militaire, un vaste programme économique et social a été mis en place dans le nord du pays.