Ile Maurice: Ambiance - Séance électrique

10 Décembre 2025

Pendant les réponses des ministres aux backbenchers, la situation a dégénéré. La tension est montée entre le Premier ministre adjoint, Paul Bérenger et le whip de l'opposition, Adrien Duval, alors que ce dernier posait des questions supplémentaires au ministre de l'Agro-industrie sur la campagne de micropuçage des chiens.

La speaker, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, lui reprochait de faire de longs commentaires au lieu de poser des questions directes, une critique qui lui a été régulièrement adressée lors des dernières séances parlementaires. En réponse, Adrien Duval a soutenu que d'autres députés procédaient de la même manière et qu'il était injuste qu'il soit le seul à être réprimandé.

C'est à ce moment que les choses se sont échauffées : la speaker a répliqué «I don't see them» et Adrien Duval a immédiatement contesté. Elle a alors lancé : «Are you saying I am not independent?» En même temps, Béranger a tenté d'intervenir en «raising a point of order». La speaker lui a répondu qu'il n'était pas nécessaire d'«entrer dans son jeu (NdlR, Adrien Duval)».

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Bérenger a alors haussé la voix, d'un ton agressif, affirmant que le député Duval avait toujours des propos provocateurs. Adrien Duval, souvent qualifié d'«enfant terrible» de l'Assemblée, a répliqué que la speaker refusait d'entendre les insultes du Premier ministre adjoint à son égard. La tension est montée d'un cran supplémentaire et la speaker a finalement dû suspendre la séance pour que les esprits se calment...

Désaccord sur les «shelters»

Dans le courant de l'après-midi, c'est dans les rangs du gouvernement que cela a un peu chauffé. La question de la député rouge Stéphanie Anquetil, à la ministre mauve Arianne Navarre-Marie sur la gestion du Baie-du-Tombeau Child Day Care Centre, a rouvert une fracture déjà repérée au sein de l'Alliance du changement. Et cette fois au coeur même de l'Assemblée nationale, exposant au grand jour des tensions internes qui risquent d'affecter l'image et la cohésion de deux principaux partis au pouvoir.

Dans la lignée de sa question sur le shelter Oiseau du Paradis le mardi 2 décembre, où la tension entre la ministre et la députée était déjà palpable, cette fois la question sur le shelter de Baie-du-Tombeau a fait monter d'un cran la tension, avec d'un côté le DPM et leader du MMM, Paul Bérenger, venu à la rescousse de la ministre en déclarant que la députée Anquetil n'avait pas le droit de faire des allégations sans preuves; et de l'autre, le ministre Shakeel Mahomed, qui a essayé de défendre la députée en disant que les photos produites au Parlement, avaient été faites par elle-même.

Ce face-à-face a réactivé des rivalités déjà présentes entre les deux partis, déstabilisant l'image d'unité de l'Alliance du changement. Il ne faut pas oublier qu'il y a quelques semaines, le DPM Paul Bérenger était sur le point de démissionner et avait finalement changé d'avis après une réunion houleuse du comité central de son parti. Les sujets de diversion sont nombreux, dont la réforme électorale et les nominations dans les institutions publiques.

Coalition en crise ?

Les tensions à l'Assemblée sont révélatrices d'un malaise plus profond. La question se pose : la situation est-elle au bord de l'implosion ? Sans nul doute, les vacances parlementaires seront les bienvenues. Mais si certaines voix au sein de la coalition parlent déjà de restructurations, d'autres insistent sur la nécessité de maintenir l'unité. L'enjeu est double : d'une part, il s'agit de préserver la cohésion interne pour avancer sur des projets communs; d'autre part, de répondre aux inquiétudes du public et des oppositions extra-parlementaires.

Contactée pour une réaction pendant le tea-break, Stéphanie Anquetil a réaffirmé que la protection des enfants et des femmes lui tient particulièrement à coeur et qu'elle avait déjà posé plusieurs questions sur les mêmes sujets quand elle était dans l'opposition.

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