Mardi 9 décembre, l'ouverture officielle du festival Bangui fait son cinéma s'est tenue à l'hôtel Ledger Plaza. C'est le film burkinabè Katanga, la danse des scorpions de Dani Kouyaté, qui a ouvert les festivités. Pendant six jours, une trentaine de films seront projetés principalement à l'Alliance française. Il s'agit de la sixième édition d'un événement qui entend bien ancrer le 7e art comme vecteur de croissance et d'unité dans le pays.
Il y a tout d'abord en 2017, animés au départ par le cinéaste français Boris Lojkine, la création d'une antenne des ateliers Varan, qui forme des documentaristes. De ces ateliers émergeront deux réalisateurs remarqués ensuite dans des festivals en France et en Allemagne : Elvis Ngaïbino avec Makongo et Rafiki Fariala avec Nous, étudiants !
Puis en 2020, un festival international de films africains et afrodescendants est lancé : Bangui fait son cinéma. Il s'agit de donner le goût de voir des films avec un public et sur grand écran à une population qui en a perdu l'habitude, les dernières salles de la capitale ayant fermé il y a plus de trente ans. Et aussi de créer un écosystème pour que tous les professionnels du cinéma se rencontrent.
« Cinéma, innovation et solidarité pour un monde durable »
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Une trentaine de films, courts ou longs, fictions ou documentaires et séries télévisées, sont projetés gratuitement pendant six jours. Des formations pratiques sont également proposées à de jeunes aspirants réalisateurs centrafricains. Et cette année, les organisateurs du festival interviendront également dans des lycées et écoles pour stimuler la pensée critique chez les jeunes en organisant des projections suivies de débats.
La cinéaste Sylviane Gboulou qui a lancé le festival il y a six ans, parle du thème retenu cette année, le même que l'année précédente, mais encore plus développé. « L'année dernière, c'était "Environnement et développement durable". C'est un sujet qui mériterait d'être traité encore de manière approfondie et qui a fait que cette année, on a reconduit cette thématique en rajoutant la solidarité. Donc cette année, la thématique c'est "Cinéma, innovation et solidarité pour un monde durable", explique-t-elle à RFI. Solidarité, parce que la Centrafrique va dans quelques semaines faire des élections, donc c'est pour dire soyons solidaires, parce que le cinéma, c'est un atout social, un atout économique. Pour nous, ce n'est pas que du divertissement, mais c'est quelque chose qui peut contribuer à tisser des liens, à faire passer des messages de paix. »