Cote d'Ivoire: Werewere Liking (membre de l'Ascad) - 'Il y a comme un rejet des mathématiques (...) cette mauvaise tendance doit être inversée'

11 Décembre 2025
interview

L'Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et des diasporas africaines (Ascad) a prévu de boucler l'année avec une conférence publique, le 12 décembre, à l'Ensea, sur une thématique rarement abordée, à savoir les mathématiques et la musique. La secrétaire du Domaine des arts et culture de l'Académie en expose les tenants et les aboutissants.

Après un colloque en mai sur les mathématiques, vous en organisez un autre sur la même thématique, mais, cette fois, en lien avec la musique. Quel lien y a-t-il entre ces deux disciplines ?

À l'Ascad, nous avons un thème transversal chaque année que tous les cinq différents domaines qui composent l'Académie, doivent approfondir. Pour 2025, ce sont les mathématiques qui ont été choisies. Pour cette conférence, il sera effectivement question de mathématiques et de musique. Justement, c'est dans cette logique de transversalité que le Domaine des arts et cultures que je supervise, a cherché à aborder la discipline des mathématiques mais dans les arts en général et dans la musique en particulier. Et nous avons la chance d'avoir sur place un vrai spécialiste, un praticien de surcroît, qui nous fera bénéficier de ses connaissances. Les principaux partenaires de l'événement sont l'Ufr Ufrica et l'université elle-même.

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Qui prononcera la conférence ?

Il faut déjà préciser qu'il s'agit d'une conférence publique et elle sera prononcée par le Prof. Modeste Goran Koffi, musicologue et musicothérapeute au département des arts, à l'Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. Le thème est : « Les expressions mathématiques dans la musique ». Les mathématiques, il faut le souligner, ont des rapports avec l'art en général, notamment la danse, la peinture et la sculpture. Le conférencier nous permettra d'explorer tous ces aspects.

Les mathématiques interviendraient donc partout ?

Du peu que je comprenne dans cette discipline hautement scientifique, je déduis que les mathématiques interviennent partout. Ne serait-ce qu'en suivant les battements du coeur, en observant les concordances des chiffres et des nombres dans les membres et les organes, on comprend qu'il y a les mathématiques partout.

Pourquoi ce timing dans le fort intérêt que vous portez à cette discipline ?

Nous sommes à la fin de l'année et il faut avoir bouclé le programme annoncé à la rentrée solennelle. Notre participation à l'activité transversale n'était pas encore épuisée.

Quel est votre constat du rapport de la société ivoirienne aux mathématiques ?

Lors de notre grand colloque du mois de mai, le constat général a été établi, statistiques à l'appui, que la Côte d'Ivoire manque cruellement de mathématiciens ; formateurs comme apprenants. Il y a comme un rejet de cette matière à la réputation hélas désavantageuse, à l'ère où partout, elle devient pourtant incontournable. Il faut inverser cette mauvaise tendance. De sérieuses recommandations ont été proposées aux autorités compétentes dans le sens de l'amélioration de notre carence.

L'organisation de ce colloque encore sur les mathématiques est donc une forme d'insistance...

Tout à fait ! C'est une question de cohérence et de pertinence à apporter les connaissances et compétences aux décideurs de notre pays, afin qu'ils tiennent compte de ce problème en concevant leurs programmes de gouvernement.

Comment concrètement l'intérêt des jeunes pour les mathématiques peut contribuer au développement économique et social de la Côte d'Ivoire ?

Le monde des technologies avancées, avec l'intelligence artificielle qui s'est aujourd'hui imposée, ne doit pas nous trouver analphabètes dans ce domaine, lequel constitue la base de toutes les inventions et innovations actuelles. L'Afrique a énormément à offrir et doit disposer des outils nécessaires pour exprimer ses propres contributions de manière valorisante. Pour y parvenir, il est indispensable que notre système éducatif inculque très tôt l'amour des mathématiques à nos élèves.

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