En Afrique du Sud, l'ANC, le Congrès national africain fondé par Nelson Mandela, vient de clore à Johannesburg son Conseil général national (8-12 décembre), un rendez-vous régulier qui permet au parti de faire le point sur sa situation. Au-delà de la baisse de popularité qui l'a contraint, depuis juin 2024, à gouverner en coalition pour la première fois en trente ans, ce sont surtout les problèmes financiers récurrents du parti qui préoccupent.
En Afrique du Sud, le rassemblement s'est ouvert en début de semaine par une manifestation d'employés de l'ANC, impayés depuis plusieurs semaines. Le secrétaire général de la formation politique, Fikile Mbalula, a assuré que la situation serait « bientôt réglée », tout en reconnaissant l'existence de problèmes financiers structurels.
« Le plus gros défi sur lequel nous allons nous pencher après ce conseil général, c'est la question de notre soutenabilité financière », explique-t-il. « Un parti aussi important que l'ANC ne peut pas se permettre d'avoir de telles difficultés qui reviennent sans cesse ».
Un parti qui a longtemps vécu « au-dessus de ses moyens »
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Le rapport financier n'a pas été rendu public. Cependant, quelques chiffres ont été communiqués : l'ANC dépense plus d'un million d'euros par mois en salaires. Une entreprise a également détaillé devant la justice comment elle n'avait pas été entièrement payée pour des services rendus.
Pour l'analyste politique Sandile Swana, ces problèmes découlent surtout du mode de fonctionnement historique du parti : « Pendant très longtemps, le parti a vécu au-dessus de ses moyens. Mais, désormais, le cadre juridique est plus sévère, donc il n'est plus possible d'accéder à différents flux illégaux ».
De son côté, l'ANC met en cause une loi sud-africaine obligeant les donateurs de plus de 5 000 euros (100 000 rands) à révéler leur identité.