La République centrafricaine (RCA) lance son quatrième Recensement général de la population et de l'habitation (RGPH4), une opération d'envergure nationale attendue depuis plus de vingt ans. Pendant plus de deux semaines, des milliers d'agents vont sillonner tout le pays pour recueillir des données essentielles sur le nombre réel d'habitants, la composition des ménages, mais aussi les besoins en infrastructures, en santé, en éducation et en services sociaux. Ces chiffres auront une influence sur les politiques publiques et l'utilisation des ressources nationales.
De porte en porte, dossier en main et gilet d'identification sur le dos, une équipe d'agents recenseurs sillonne le quartier de Boyrabe, dans le IVe arrondissement de la capitale de la Centrafrique. Ils sont déterminés à collecter les données qui permettront de connaître la réalité démographique du pays.
« La spécificité de ce quatrième recensement, c'est que c'est un recensement numérique, souligne Bienvenue Blaise Ali, directeur général de l'Institut centrafricain des statistiques et des études économiques et sociales (Icasees). Pendant 18 jours, nous allons sillonner les quartiers, des villes, des villages. Tous ceux qui vivent sur le territoire national et dans les ménages seront comptés. »
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« Nous en attendons la mise en place de programmes sociaux concrets »
Le dernier recensement a eu lieu en 2003. Alain Siolo n'était pas encore né. Il estime cette opération importante pour l'avenir du pays. « Ça fait vingt que j'attends ce moment, assure-t-il. Les autorités doivent se servir des données qu'elles enregistrent pour répondre à nos attentes sociales. Vraiment merci, parce que nos besoins sont pris en compte. Nous attendons donc la mise en place des programmes sociaux concrets ».
Douze mille agents sont mobilisés pour mener cette opération, selon Blaise Bienvenu Ali. « Nous avons ouvert 92 centres. Bangui en a 11 et 81 centres sont répartis dans chacune des sous-préfectures, dans chaque chef-lieu des sous-préfectures. La statistique que nous faisons est un puissant moyen de gouvernance, un moyen pour permettre aux autorités de mieux organiser leurs politiques et programmes de société en tenant compte des réalités. »
Le coût de ce recensement général de la population est estimé à plus de 10 milliards de francs CFA, soit nviron 15 millions d'euros. Il est financé par le gouvernement centrafricain, la Banque mondiale et les Nations unies.