Madagascar: Rues inondées à Tana/« Taxi olona », 500 à 1 000 Ar par personne - « Taxi bôty », 700 à 1 000 Ar par paire

La montée des eaux donne naissance à de nouveaux « métiers » de survie dans la capitale. À chaque saison pluvieuse, une nouvelle forme de solidarité -- mais aussi de débrouillardise -- voit le jour, offrant aux citadins des moyens inattendus d'échapper aux eaux sales.

À chaque averse, Antananarivo se transforme en un véritable labyrinthe aquatique. De Besarety à Andravoahangy, en passant par Tsaralalàna, Petite Vitesse, Anosy ou encore Anosibe, de nombreux quartiers de la capitale se retrouvent systématiquement sous les eaux. Une situation devenue presque banale pour les Tananariviens, mais dont les conséquences restent lourdes : déplacements paralysés, maisons inondées, maladies hydriques, pertes matérielles... Face à cette réalité, les habitants n'ont d'autre choix que de s'adapter. Et dans cette adaptation, de nouveaux petits métiers émergent, transformant la débrouillardise en opportunité économique.

Taxi-olona

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C'est un service insolite mais devenu indispensable, né de la montée des eaux. Le principe est simple : des jeunes, parfois munis de bottes ou simplement habitués à patauger, proposent de porter sur leur dos les passants qui refusent de se mouiller. Le tarif varie de 500 à 1 000 ariary, selon la profondeur de l'eau et la distance à parcourir. Autrefois perçu comme une curiosité, ce service est aujourd'hui devenu un réflexe pour de nombreux citadins pressés ou soucieux de préserver leurs chaussures et leurs vêtements. On en trouve surtout à Andravoahangy, Besarety et Tsaralalàna, des zones particulièrement vulnérables aux inondations.

Taxi-charrette

Traditionnellement utilisées pour transporter des marchandises, elles se reconvertissent temporairement en véhicules de transport de personnes. Pour 500 ariary, les passagers peuvent traverser les zones inondées sans mettre un pied dans l'eau. Là encore, Besarety et Andravoahangy figurent parmi les points névralgiques où ce service devient quasi permanent dès que la pluie tombe.

Taxi-bôty

La dernière innovation anti-inondation. Pour environ 700 à 1 000 ariary par paire, les usagers peuvent louer une paire de bottes en caoutchouc le temps de traverser une zone inondée. Une solution économique et pratique pour ceux qui ne souhaitent pas investir dans une paire de bottes ou qui n'en ont pas sous la main au moment critique.

Conséquences

Si ces initiatives témoignent de l'ingéniosité des Tananariviens, elles révèlent également l'ampleur des difficultés causées par les inondations. La montée régulière des eaux entraîne des risques sanitaires accrus, notamment les maladies hydriques et les infections cutanées. Des pertes matérielles répétées sont également constatées, notamment avec des habitations et des commerces régulièrement envahis par l'eau.

Cette situation dégrade la qualité de vie des habitants, qui vivent dans la crainte permanente de chaque averse. Face à ces contraintes, les solutions improvisées deviennent des alternatives indispensables pour continuer à circuler et à travailler. Elles illustrent à la fois la résilience et la précarité d'une population contrainte de s'adapter faute de solutions structurelles durables.

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