Ile Maurice: Le permis à points «levier indispensable pour inverser une tendance dangereuse»

13 Décembre 2025

Face à une hausse persistante et jugée «inacceptable» d'accidents mortels sur les routes, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a présenté, hier, à l'Assemblée nationale, le Road Traffic (Amendment) Bill 2025. Cette réforme marque le retour du système de permis à points, supprimé en 2015, et vise à renforcer la protection des usagers de la route dans un contexte de motorisation croissante.

Dès le début de son intervention, le chef du gouvernement a insisté sur la portée humaine du texte. Pour lui, il ne s'agit pas uniquement d'une modification législative mais d'une responsabilité fondamentale de l'État. Navin Ramgoolam a souligné que «présenter cet amendement aujourd'hui n'est pas simplement une décision législative mais un impératif moral. Il s'inscrit dans notre mandat de gouvernement responsable en matière de protection de la vie humaine et de prévention de souffrances évitables.»

Le Premier ministre a également rappelé que la Road Traffic Act, datant de 1962, montre aujourd'hui ses limites face aux réalités contemporaines. L'augmentation du parc automobile avec plus de 743,000 véhicules recensés en octobre 2025, la croissance économique, l'urbanisation et l'intensification des déplacements ont, selon lui, accru l'exposition aux risques routiers et rendu nécessaire un cadre réglementaire plus strict.

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Revenant sur l'historique du permis à points, il a souligné que cette mesure avait été introduite sous son mandat, il y a une douzaine d'années et que malgré son impopularité, son efficacité s'était traduite par une baisse tangible des accidents mortels. «Lorsque nous avions introduit cette mesure, il y a une douzaine d'années, on savait qu'elle pouvait être impopulaire chez certains, mais nous l'avions prise. Nous avions fait preuve de responsabilité.»

Cet amendement voté hier, s'inscrit également dans une dynamique internationale. Le Premier ministre a évoqué la visite à Maurice de Jean Todt, envoyé spécial des Nations unies (ONU) pour la sécurité routière, à la suite d'échanges avec le secrétaire général de l'ONU. Ce dernier avait estimé que le pays a le profil nécessaire pour viser l'objectif ambitieux de «zéro fatalité» sur les routes.

Outre la réintroduction du permis à points, la stratégie gouvernementale comprend l'instauration d'un permis gradué, le renforcement des contrôles policiers, la réglementation des bicyclettes électriques, le port obligatoire du casque pour certains usagers et la création d'un fonds dédié à la sécurité routière.

Reconnaissant que le permis à points ne constitue pas, à lui seul, une solution miracle, le Premier ministre a conclu que cette réforme représente un levier essentiel pour inverser une tendance dangereuse et prévenir des tragédies évitables, dans l'objectif de garantir des routes plus sûres pour l'ensemble de la population.

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