En Centrafrique, la campagne électorale s'ouvre ce samedi 13 décembre pour deux semaines intenses, en prélude aux élections municipales, régionales, législatives et présidentielle prévues le 28 décembre prochain. Dans un contexte dans lequel la transparence du scrutin demeure un enjeu majeur, un centre de recherche lié à la société civile innove et a lancé une plateforme numérique baptisée « Surveille ton Vote ».
Lancée par le Centre centrafricain de recherche et d'analyse géopolitique (CCRAG) vendredi 12 décembre à Bangui, la plateforme « Surveille ton Vote » vise à collecter, centraliser et publier en temps réel les procès-verbaux issus des bureaux de vote, afin de renforcer la confiance dans le processus électoral et de prévenir les fraudes.
D'aspect épuré, le site affiche son ambition. « Collecter, analyser les données relatives au déroulement du processus électoral de 2025 et tout cela dans un but précis », dit la page d'accueil, « Transparence, Crédibilité, Inclusivité ». La plateforme rassemble déjà les textes, décisions et documents encadrant l'organisation des scrutins. Les procès-verbaux seront, eux, mis en ligne après le vote du 28 décembre.
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Cette initiative portée par Paul Crescent Beninga, directeur du Centre centrafricain de recherche et d'analyse géopolitique. « a été développée pour permettre à chaque citoyen de surveiller le processus électoral en cours », explique-t-il. « Elle est conçue pour collecter et analyser les données relatives au déroulement du processus électoral de 2025, notamment les procès-verbaux issus des centres et des bureaux de vote le 28 décembre. Allez simplement sur cette plateforme et vous aurez accès à ces PV ».
Pas de proclamation des résultats, mais un rôle de contrôle
Devant les représentants des partis politiques ainsi que des institutions nationales et internationales engagées dans ce processus électoral, le directeur du centre rassure que la plateforme n'a pas vocation à proclamer le vainqueur de ce scrutin : « seules les institutions à l'exemple de l'Autorité nationale des élections (ANE) et le Conseil constitutionnel ont cette prérogative », insiste-t-il. « Le travail que nous faisons, c'est d'obliger ces institutions à proclamer les vrais résultats issus des urnes parce que les procès-verbaux (PV) sont publics. Et donc nous poussons à la transparence ».
L'initiative fait toutefois face à des contraintes. Faute de moyens logistiques et financiers, l'équipe de « Surveille ton Vote » ne pourra pas déployer des observateurs dans l'ensemble des bureaux de vote du pays. Elle pourra néanmoins compter sur la collaboration des partis politiques, ainsi que des institutions engagées dans ce processus électoral.