Congo-Brazzaville: Crise insoluble

Depuis plusieurs années, le changement climatique mobilise des acteurs chaque jour plus nombreux. Si l'engagement de poursuivre la sensibilisation est toujours de mise, les solutions adéquates manquent au rendez-vous et constituent un piège tendu à l'enthousiasme collectif.

Les nations ainsi que les partenaires les plus engagés estiment en effet qu'il serait une grave erreur d'abandonner le plaidoyer. D'où la multiplication des appels, forums et autres rencontres qui voient l'implication de décideurs influents. Tel est, pourrait-on dire, l'argumentaire sur le front climatique encadré, cela est bien le cas, par un consensus planétaire sur la nécessité de ne pas baisser les bras malgré les échecs.

Qu'en est-il de l'autre « serpent de mer » que représente la crise migratoire dans le sens où la considèrent les Etats ou groupes d'Etats pour qui elle prend les allures d'une menace existentielle pour eux ? En Europe, et plus globalement en Occident, le débat anime les chancelleries, les sphères politiques et les coulisses des compétitions électorales en font un baromètre de la crédibilité pour le quêteur de suffrages populaires.

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À côté du quotidien des citoyens, de la menace terroriste et de la montée des rivalités entre grandes puissances du fait des conflits en cours, l'afflux de migrants vers le Vieux continent et au pays de l'Oncle Sam est devenu une problématique de premier ordre, tant elle se traduit par les différences d'approches entre partenaires et alliés.

Devant ces évolutions jugées préoccupantes notamment à Bruxelles et à Washington, la question se pose de savoir si, à l'instar du discours sur le dérèglement climatique, lancinant à divers égards, les déclarations appelant à freiner la prise d'assaut des citadelles européennes et étasuniennes par des hommes, des femmes et des enfants venant en majorité du Sud produiront les effets escomptés.

La réponse la plus manifeste est sûrement, non ! Pour un certain nombre de raisons. Prenons-en deux. Premièrement, tant que les pays nantis n'appuieront pas comme il faut le développement des nations pointées comme le creuset de l'immigration, clandestine, choisie ou non, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l'inversion de la tendance tardera à prendre.

Deuxièmement, le convoyage par charters entiers d'immigrants illégaux vers leurs pays d'origine ou vers des pays tiers ne suffira pas à vider les lieux d'accueil de leurs pensionnaires. Car bien entendu, sur place, personnes de bonne volonté, associations ou autres instances de bienfaisance combattent la systématisation par tous les moyens.

Accusés d'alimenter les violences de toutes sortes dans les pays qui les accueillent, les migrants, peut-être pas tous, n'ont certainement pas bonne presse. Mais la vie étant imprévisible et difficile à minuter, un clandestin a parfois trouvé chez son « receleur » les conditions de s'épanouir et le temps de former une famille. Il se sédentarise nécessairement.

À moins de verser dans une chasse à l'homme qui fera bondir de leurs officines les instances dont la défense des droits fondamentaux des plus fragiles est l'essence, le phénomène migratoire est un obstacle qui pourra s'avérer infranchissable. Dans les deux sens du voyage où le risque (aller) côtoie l'humiliation (retour), les candidats à l'immigration peuvent être d'increvables résistants. Le débat est loin d'être épuisé.

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