En République centrafricaine, la campagne officielle en vue des élections du 28 décembre prochain a commencé le 13 décembre. Un quadruple scrutin, pour lequel les Centrafricains se rendront aux urnes pour élire leur président parmi sept candidats en lice, dont le chef de l'État sortant, Faustin-Archange Touadéra, qui brigue un troisième mandat. Qui sont ses concurrents ? RFI dresse leur portrait.
Aristide Briand Reboas, ancien ministre de la Jeunesse et des sports
Âgé de 46 ans, Aristide Briand Reboas est le candidat du Parti chrétien démocrate (PCD), cinq ans après sa défaite à l'élection de 2020 (0,41% des voix). Avec six livres à son actif publiés aux éditions l'Harmattan, il se présente comme un écrivain muni d'une carte d'étudiant en France ayant une thèse en préparation sur les Brics dans son porte-documents.
Cela fait maintenant près de 15 ans que son nom circule dans la sphère publique centrafricaine. Certain d'avoir « le bon diagnostic » pour le pays, Aristide Briand Reboas propose un « contrat moral » autour de dix engagements. Il promet « moins de fêtes » officielles tant que « l'eau, l'électricité et les routes » ne seront pas disponibles pour « tous les Centrafricains ».
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Présidentielle centrafricaine : présentation du candidat Aristide Briand Reboas 01:17 Présidentielle centrafricaine 2025: présentation du candidat Aristide Briand Reboas
François Mazet Anicet-Georges Dologuélé, l'opposant
À 68 ans, Anicet-Georges Dologuélé a été Premier ministre entre 1999 et 2001. Expert des questions économiques et financières, il avait mis en ballotage Faustin-Archange Touadéra lors de l'élection présidentielle de 2015. Au micro de Christophe Boisbouvier, il dit vouloir « apaiser le climat politique et construire une véritable économie ».
Eddy Symphorien Kparekouti, ingénieur en génie civil
Eddy Symphorien Kparekouti, 56 ans, se présente au nom du Parti de l'unité et de la reconstruction. Président de la plateforme Union des forces démocratiques de l'opposition (UFDO), il se réclame d'une opposition « constructive ». En 2023, il a participé à la rédaction de la Constitution et certains lui reprochent sa retenue vis-à-vis du bilan de Faustin-Archange Touadéra.
S'il évolue dans la sphère politique depuis une bonne décennie, il se présente pour la première fois à l'élection présidentielle centrafricaine. Ingénieur en génie civil formé au Soudan, Eddy Symphorien Kparekouti a passé quelques années en Tanzanie, avant d'ériger comme priorité de son programme la lutte contre la pauvreté avec, par exemple, la mécanisation et la transformation des produits agricoles ou encore la lutte contre la vie chère. Une présidentielle à laquelle il se rend « à pied », en référence à son manque de moyens pour financer sa campagne.
Faustin-Archange Touadéra, le président sortant
Faustin-Archange Touadéra, président sortant de 68 ans, brigue un troisième mandat après la réforme de la Constitution en 2023. Dans une interview réalisée à Bangui par notre envoyé spécial François Mazet, le chef de l'État centrafricain a défendu son bilan, reconnaissant que, s'il reste du chemin à parcourir, « nous avons fait un grand pas ».
Henri-Marie Dondra, ancien Premier ministre
Henri-Marie Dondra, 59 ans, a été à la tête du gouvernement centrafricain sous la présidence de Faustin-Archange Touadéra. Candidat du parti Unité républicaine (Unir), il insiste sur son souhait de « réconcilier le pays et de lutter contre la pauvreté », au micro de Christophe Boisbouvier.
Marcelin Yalemende, l'indépendant
Marcelin Yalemende est candidat indépendant. Pasteur et entrepreneur centrafricain né dans la localité de Bouca dans le centre-ouest en 1976, il officie dans la cité Golf du PK11 de Bangui. De sa foi, le pasteur évangélique dit tirer l'axe principal de son programme : la réhabilitation du respect de l'humain et de l'éthique en Centrafrique. Il revendique aussi l'héritage du père fondateur de la République, Barthélémy Boganda. À la tête d'une entreprise de transports dans la sous-région, Marcelin Yalemende veut formaliser l'économie et soutenir l'entrepreneuriat local tout comme développer le soutien à l'armée nationale pour mettre fin à la « sous-traitance » en matière sécuritaire. S'il n'a pas les moyens de certains de ses concurrents, il table sur une campagne de proximité pour convaincre les électeurs.
Serge Ghislain Djorie, un ambitieux
Serge Ghislain Djorie, candidat du Collectif pour l'Alternance politique pour une nouvelle Centrafrique (CAPNCA) est convaincu d'incarner une nouvelle génération. Ancien ministre de la Communication et des médias, il espère percer après une première tentative peu fructueuse en 2020. Oubliés les 0,57% de 2020 et ses deux années et demie controversées au porte-parolat du gouvernement.
À l'aube de ses 50 ans, Serge Ghislain Djorie repart en campagne, certain de pouvoir profiter de l'aspiration des Centrafricains au renouvellement de la classe politique. Grands travaux d'électrification, autoroutes sous-régionales, industrialisation des activités extractives, développement de l'agriculture et de l'élevage, augmentation des salaires, des retraites et couverture médicale universelle... Serge Ghislain Djorie déroule un programme ambitieux en dix axes.
Chercheur en médecine passé dans les rangs de l'armée, le candidat se revendique d'un idéal panafricain pour développer les compétences locales. Il réfute les accusations de ceux qui le dépeignent comme un simple candidat faire-valoir du chef de l'État. Sur ses affiches, il pointe sa montre, évoquant « l'heure du changement qui a sonné », au milieu d'un Bangui futuriste orné de gratte-ciels.