À Madagascar, les habitants d'Antananarivo peuvent depuis hier emprunter un train urbain. Seize kilomètres et huit stations entre le centre et le sud de la capitale malgache. Initié par le précédent régime, ce projet de mobilité urbaine était enlisé depuis plusieurs années. Il doit contribuer à désengorger le centre-ville, en proie à une circulation chaotique et dangereuse. Les premiers passagers sont ravis de ce nouveau mode de transport.
Recouvertes d'un dessin représentant un arbre du voyageur, les portes du train urbain s'ouvrent en gare d'Ambohimanambola, au sud d'Antananarivo. Le jour est à peine levé que Toky, comptable dans une banque, se presse à l'intérieur du wagon, téléphone en main pour immortaliser l'instant. Quarante-cinq minutes de voyage la séparent de la gare de Soarano, en centre-ville.
« C'est une bonne alternative de prendre le train car le trajet en bus peut durer jusqu'à une heure et demie avec les embouteillages, en plus des longues files d'attente aux terminus. C'est aussi moins cher que le taxi-moto. Et puis dans le train, on a plus d'espace, c'est sécurisé et la vue est belle », témoigne Toky.
Jusqu'à 300 passagers
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Le train urbain, qui peut transporter jusqu'à 300 passagers, est géré par la Société d'exploitation du train urbain (SETU), rattachée au ministère des Transports. Il effectuera dans un premier temps deux allers-retours par jour, le matin et le soir. Le prix du ticket est de 3 000 ariary, soit environ 60 centimes d'euros.
« C'est une première et c'est pour cela que ça crée un certain engouement dans la population. À l'avenir, on pense à développer une ligne plus régulière entre le centre-ville et la périphérie. Nous avons aussi les 300 bus qui ont été acquis par l'État. Ces 300 bus vont être déployés dans tout Madagascar, et notamment, pour une grande partie, dans la capitale », explique Juste Crescent Raharisone, ministre des Transports.
Relance du ferroviaire à l'échelle nationale
Le train urbain augure d'une relance du ferroviaire à l'échelle nationale, selon le ministre. « Les discussions avec la Banque mondiale avancent très bien sur la ligne entre Antananarivo et Tamatave. Il y a une vraie volonté de leur part de nous assister sur ces projets. Les études sur la ligne Fianarantsoa-Côte Est (FCE) sont en cours, tout comme pour la ligne entre Tana et Antsirabé. Les voies ferrées existent mais il faut les rénover », précise Juste Crescent Raharisone, qui évoque un délai de deux à trois ans avant que ces lignes soient ouvertes au public.
Quant au téléphérique d'Antananarivo, à l'arrêt depuis près de trois mois, le ministre des Transports ne donne pas de date de reprise, en expliquant que son modèle financier et opérationnel et son approvisionnement en énergie restent encore à définir.