Madagascar: Train urbain - Les premiers retours des usagers

Le train urbain est entré en phase d'exploitation commerciale. Les usagers ont plusieurs recommandations pour adapter le transport à leurs besoins.

Le nombre de passagers lors du premier aller-retour de cette phase d'exploitation commerciale était loin de l'engouement de la journée d'inauguration. Quelques dizaines de voyageurs ont quitté la station Primus de Soarano à 5 heures, hier matin, alors que les deux voitures du train disposent d'une capacité totale de trois cents places. La majorité de ces premiers passagers effectuait un aller-retour à titre d'essai, afin de découvrir ce nouveau moyen de transport.

À l'aller, les stations intermédiaires sont restées presque désertes. Ce n'est qu'à la gare d'Ambohimanambola, le terminus, qu'une petite foule s'est formée. Des usagers y attendaient le train pour rejoindre leur lieu de travail en ville, dans l'espoir d'éviter les embouteillages d'Ambanidia. Au retour, quelques voyageurs sont également montés à bord aux stations de Mandroseza et de Soanierana. Néanmoins, le nombre total de passagers est resté largement en dessous de celui enregistré lors de la première journée.

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Cette faible fréquentation s'explique notamment par un déficit d'information. Beaucoup ignorent encore les horaires du train, ainsi que l'existence des allers-retours du matin et du soir entre Soarano et Ambohimanambola. Les horaires sont par ailleurs jugés peu adaptés, et la fréquence des passages insuffisante.

« Le départ depuis Soarano est un peu trop tôt, tout comme celui d'Ambohimanambola vers la ville, le matin. En revanche, celui de 17 h 30 est trop tard. Pour mon cas, je termine à 16 h 30 : que faire pendant une heure si je rentre avec ce train ? », s'interroge une passagère. Le prix du billet est également pointé du doigt. « Pour une personne qui travaille, 3 000 ariary peuvent être acceptables. Il m'arrive de payer davantage lorsque je prends un taxi-moto en cas d'embouteillages importants à Ambanidia. Mais pour la majorité de la population, c'est cher », estime Annie Ranivosoa, montée à la station de Mandroseza pour se rendre à son lieu de travail à Andraharo.

Marchandises interdites

L'interdiction de transporter des bagages constitue un autre frein. « Nous achetons nos marchandises, comme les balles de friperie, en ville. Ce train est bien adapté à leur transport, mais les marchandises y sont interdites. Nous serions prêtes à payer des frais supplémentaires, pourtant », déplore Olivia, vendeuse à Mandroseza. Habitué de la ligne Fianarantsoa-Côte Est (FCE), Rivo Antoine, un passager, recommande une augmentation du nombre d'allers-retours et l'ajout d'un wagon dédié aux marchandises.

« Des paysans, des vendeurs de fleurs ou de légumes pourraient devenir des clients potentiels s'il existait un compartiment réservé aux marchandises », souligne-t-il.

De leur côté, les responsables du projet reconnaissent la nécessité d'apporter des ajustements en tenant compte des propositions formulées par les usagers. Le train urbain constitue néanmoins une alternative intéressante pour les habitants vivant le long de la voie ferrée et travaillant en ville. « Ce moyen de transport facilite mon trajet quotidien », témoigne Miantsa Harinantenaina, qui vit à Ambohimanambola et travaille à Tsaralalàna.

Annie Ranivosoa, après un premier essai, se dit décidée à l'utiliser quotidiennement. « À cette heure-ci, je suis déjà rentrée chez moi, alors que d'habitude je n'arrive qu'à 19 h 30 », confie-t-elle vers 18 h 30. La fréquentation pourrait s'améliorer dans les prochains jours. Hier soir, lors du second aller-retour, les deux wagons étaient pleins à craquer, selon plusieurs témoignages.

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