Les États-Unis étendent les restrictions d'entrée sur leur territoire à sept nouveaux pays. Douze pays du monde entier étaient déjà frappés depuis le mois de juin par des restrictions totales, une dizaine par des restrictions partielles.
Mardi 16 décembre, le président américain Donald Trump a signé une proclamation « restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des États-Unis », selon la Maison Blanche. Parmi les sept nouveaux pays blacklistés, la Sierra Leone, le Soudan du Sud, mais également les trois pays de l'Alliance des États du Sahel : Mali, Niger et Burkina Faso.
Les restrictions partielles déjà en vigueur deviennent des restrictions totales, selon la proclamation de Donald Trump. En clair, qu'ils souhaitent émigrer ou simplement séjourner aux États-Unis, les ressortissants des pays concernés voient leur admission « totalement suspendue ».
« Contrôles et vérifications insuffisants »
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L'administration américaine justifie cette mesure par des « informations de contrôle et de vérification » « insuffisantes ». Des exceptions sont toutefois prévues pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, les athlètes, les diplomates, et les personnes dont « l'entrée sert les intérêts nationaux des États-Unis ».
Sollicité par RFI, le Département d'État américain n'a, à ce stade, pas apporté de précisions sur les motifs ayant conduit à cette décision pour les pays de l'AES. L'ambassade des États-Unis à Bamako non plus. De leur côté, ni le Mali, ni le Niger, ni le Burkina Faso n'ont encore réagi à l'annonce américaine.
Au mois d'octobre, les États-Unis avaient imposé des cautions de 5 000 à 15 000 dollars lors des demandes de visa aux ressortissants de plusieurs pays africains présentant, selon Washington, « des taux élevés de dépassement de la durée de séjour autorisée ». Concerné, le Mali avait réagi en imposant la réciprocité, avant d'être rapidement retiré de la liste - sur laquelle figurent la Mauritanie, la Tanzanie, la Gambie ou encore le Malawi.
Coopération sécuritaire et immigration
Cette suspension totale des délivrances de visas américains survient alors que les pays de l'AES, le Mali en tête, tentent de relancer leur coopération militaire avec les États-Unis. En juillet, à l'occasion de la visite d'un représentant de la Maison Blanche pour la lutte contre le terrorisme, Bamako s'était même félicitée du « dialogue politique rénové et constructif » « renoué » avec les États-Unis.
Depuis, Donald Trump a affiché d'autres priorités : « suspendre définitivement l'immigration en provenance de tous les pays du tiers-monde », dont le président américain estime qu'ils profitent des États-Unis et menacent leur sécurité.