Le Kenya a approuvé la création d'un fonds d'infrastructure et d'un fonds souverain pour financer des projets stratégiques sans alourdir la dette publique, a déclaré lundi le président William Ruto.
Les fonds investiront dans les routes, les centrales électriques et les infrastructures énergétiques, des secteurs que le gouvernement considère comme essentiels à la croissance. M. Ruto a déclaré que cette initiative permettrait de réduire la dépendance à l'égard de l'emprunt à un moment où le service de la dette pèse sur les finances publiques.
Les deux véhicules seront gérés de manière professionnelle et indépendante, avec des règles claires en matière de gouvernance, de transparence et de responsabilité. Ils seront ouverts aux investisseurs institutionnels, notamment aux fonds de pension, aux partenaires souverains, aux sociétés de capital-investissement et aux institutions de financement du développement, ainsi qu'aux capitaux publics.
Le financement initial proviendra en partie de la vente prévue d'une participation de 15 % dans Safaricom et d'une proposition d'offre d'actions dans la société publique Kenya Pipeline Company. Les recettes permettront également de soutenir l'expansion de la production d'électricité, qui, selon les autorités, n'est pas à la hauteur de la demande de l'industrie.
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Le Kenya a l'un des ratios service de la dette/recettes les plus élevés d'Afrique, après des années d'emprunts pour financer les infrastructures. Le gouvernement espère que les nouveaux fonds débloqueront des capitaux à long terme tout en allégeant la pression sur le budget.
Points clés à retenir
Cette décision marque un changement dans la manière dont le Kenya envisage de financer le développement après une décennie de dépenses d'infrastructure financées par la dette. En recyclant des actifs tels que Safaricom et Kenya Pipeline dans des fonds d'investissement, le gouvernement vise à sortir les projets du bilan tout en conservant un contrôle stratégique.
Cette structure reflète les modèles utilisés dans les pays qui recourent au financement mixte plutôt qu'à l'emprunt direct. En cas de succès, les fonds pourraient attirer des capitaux à long terme provenant de fonds de pension et de prêteurs pour le développement qui évitent de s'exposer directement à la dette publique. L'énergie sera probablement l'une des premières priorités.
L'approvisionnement en électricité du Kenya a eu du mal à suivre le rythme de la croissance industrielle, augmentant les coûts pour les fabricants et limitant l'expansion. Un financement spécifique pourrait accélérer les projets de production et la modernisation du réseau. L'exécution sera suivie de près. Les normes de gouvernance, la discipline d'investissement et l'isolation politique détermineront si les fonds gagnent en crédibilité ou s'ils sont confrontés aux mêmes problèmes que ceux qui ont affecté les précédents véhicules de financement dirigés par l'État.
