En Centrafrique, des interrogations se multiplient sur la situation de Nourd Gregaza. Le chef du groupe politico-militaire Parti du rassemblement de la nation centrafricaine a disparu de sa cellule en début de semaine, dans des conditions incertaines. Expulsé de France en septembre 2024, il avait été arrêté dès son arrivée à Bangui.
Après plusieurs jours de silence officiel en Centrafrique, et alors que l'information circulait sur les réseaux sociaux, une bonne source au parquet de Bangui confirme à RFI que Nourd Gregaza a bien disparu de sa cellule, mais il refuse d'apporter la moindre précision. Même gêne au ministère centrafricain de l'Intérieur, où l'on parle d'une « enquête en cours suite à une évasion ».
Les conditions dans lesquelles Nourd Gregaza a été exfiltré dans la nuit du 14 au 15 janvier demeurent opaques.
Conflit de longue date avec certains membres du gouvernement
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L'Office central de répression du banditisme (OCRB) étant une unité policière d'élite où sont retenus plusieurs prisonniers d'intérêt, ses proches s'interrogent : comment aurait-il pu s'évader d'une prison ultra-surveillée ? S'agit-il plutôt d'un enlèvement ? Ils s'alarment notamment du lien entre l'OCRB et les paramilitaires russes de Wagner, et rappellent que Nourd Gregaza est en conflit de longue date avec plusieurs membres du gouvernement issus du même groupe ethnique que lui.
Nourd Gregaza a été expulsé de France en septembre 2024 après avoir purgé une peine de 20 ans de prison pour homicide. Renvoyé à Bangui, il a été directement arrêté et officiellement inculpé de complicité de meurtre et d'assassinat, le parquet le considérant « responsable moral » de violations graves des droits humains commises par des hommes du PRNC dans le nord-est du pays.