« La Suisse reconnait le rôle essentiel de la Banque africaine de développement et apprécie son engagement » - Johann Schneider-Ammann, conseiller fédéral et ex-président de la Confédération suisse

29 Mars 2018
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African Development Bank (Abidjan)

Menée par Johann Schneider-Ammann, le ministre suisse de l'Économie, de l'éducation et de la recherche, une importante délégation a rendu visite au siège de la Banque africaine de développement, à Abidjan.

En ce samedi matin 24 mars 2018 à Abidjan, l'effervescence aux abords du siège de la Banque africaine de développement tranche sur le calme qui règne dans le quartier d'affaires du Plateau les jours de week end.

Plusieurs véhicules suivis de minibus viennent se garer au bas du perron du bâtiment. Une importante délégation suisse, une mission économique et scientifique composée d'une cinquantaine de personnes mêlant parlementaires, membres de ministères et des responsables d'importantes entreprises suisses, viennent rendre une visite à la Banque, sous l'égide du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, ministre de l'Économie, de l'éducation et de la recherche - par ailleurs ex-président de la Confédération suisse à deux reprises.

Sur le perron, le vice-président de la Banque africaine de développement Charles Boamah et l'administrateur représentant la Suisse, mais aussi l'Allemagne, le Luxembourg et le Portugal à la Banque, Catherine Cudré-Mauroux, accueillent leurs invités. À leurs côtés, Pierre Guislain, vice-président chargé du secteur privé, des infrastructures et de l'industrialisation, et Jennifer Blanke, vice-présidente chargée de l'Agriculture et du développement humain et social, sont également présents, venus porter haut la vision de la Banque pour l'Afrique. Stella Kilonzo, la directrice exécutive du nouvel événement phare de la Banque africaine, l'Africa Investment Forum - dont la première édition se tient en novembre 2018 à Johannesburg -, Désiré Vancatachellum, directeur chargé de la Mobilisation des ressources et des partenariats, Abdu Mukhtar, directeur du Développement de l'industrie et du commerce, Oley Dibba-Wadda, directrice chargée du Capital humain, de la jeunesse et du développement des compétences, Éric jean Yoboué, spécialiste principal en politique d'acquisition et Hervé Neffo, chargé de mobilisation des ressources et des partenariats, composaient le reste de la délégation aux couleurs de la Banque.

C'est la salle où se réunit le Conseil d'administration de la Banque, habillée des 54 drapeaux des pays d'Afrique et des 26 membres non régionaux de la Banque, qui a accueilli les membres de la mission suisse, qui ont pris place autour de la large table, comme plongés in situ au cœur même de l'organisation, là où se prennent les décisions les plus cruciales.

« Je me réjouis d'être chez vous »

Après avoir longuement paraphé le livre d'or, le conseiller fédéral suisse Johann Schneider-Ammann a ouvert la réunion, en commençant par dire son plaisir d'être à Abidjan, « capitale fascinante de Côte d'Ivoire » et d'y visiter la Banque africaine de développement, dont « la Suisse reconnaît le rôle essentiel pour le développement de l'Afrique [... ] et apprécie l'engagement ».

« Akwaba à la Banque ! » Après avoir souhaité la bienvenue à l'auditoire, le premier vice-président de la Banque, Charles Boamah a donné une vue d'ensemble du Groupe de la Banque : sa structure en trois entités (le Fonds africain de développement, le Fonds spécial du Nigeria et la Banque africaine de développement en tant que telle), son mandat dédié exclusivement à l'Afrique, son capital et ses pays membres - régionaux et non régionaux à l'instar de la Suisse -, ainsi que les priorités High 5 que son président Akinwumi Adesina lui a assignés. « Les besoins de l'Afrique sont divers et nous sommes là pour y répondre ; pas seulement en termes de prêts, mais aussi en savoir et en expertise », a déclaré monsieur Boamah, citant pêle-mêle le déficit en infrastructures (qui ampute de 2 % le PIB du continent), le chômage des jeunes, le manque d'accès aux financements (seuls 23 % des Africains ont accès à des services financiers formels)... Et d'insister sur l'importance des partenariats, tant avec les gouvernements et le secteur privé qu'avec les organismes de recherche, pour faire face à l'ampleur des défis auxquels l'Afrique est confrontée.

Illustrant l'ampleur de ces défis autant que du travail que la Banque accomplit, une vidéo a été projetée, qui parcourt l'Afrique à travers ses High 5.

Les deux autres vice-présidents de la Banque sont ensuite rentrés davantage dans les détails et la complexité des opérations de la Banque à travers le continent, chacun dans son domaine d'expertise et de mandat : Pierre Guislain pour le secteur privé, les infrastructures et la stratégie générale d'industrialisation de la Banque ; Jennifer Blanke à propos de tout ce que fait celle-ci en faveur de l'agriculture et du capital humain en Afrique. Les directeurs présents ont achevé de compléter le tableau en détaillant notamment les résultats bien concrets de nombreux projets que la Banque a portés (le complexe solaire géant Noor de Ouarzazate au Maroc, une cimenterie en Éthiopie... ), et certaines de ses initiatives majeures - le New Deal pour l'énergie en Afrique, Des emplois pour les jeunes en Afrique (Jobs for Youth in Africa), l'Africa STI Forum pour stimuler la science, les technologies et l'innovation...

La Banque et la Suisse, en phase sur les priorités de développement de l'Afrique

« Ce que j'ai vu durant ma mission en Afrique est proprement fascinant », a lancé le conseiller fédéral Schneider-Ammann, précisant que sa délégation était précédemment au Nigeria, « le pays natal du président Adesina ». Et d'évoquer ensuite tous les « thèmes chers à la Banque africaine de développement et qui constituent son expertise » : la population de jeunes et la main d'œuvre abondante en Afrique, la mise en place d'un environnement propice à même d'attirer les investissements privés, ainsi que l'urbanisation rapide et l'intégration régionale notamment, pour en souligner à la fois les atouts prometteurs mais aussi les défis qu'ils représentent. « En tant que conseiller fédéral, je sais qu'il ne faut pas oublier les zones rurales et l'agriculture », a-t-il ajouté, avant de poser la question : « comment pouvons-nous exploiter ce potentiel pour qu'il devienne réalité ? ». Le ministre suisse de l'Économie, de l'éducation et de la recherche a toutefois conclu son propos en disant être inquiet du nombre croissant de pays africains en situation de surendettement ou en voie de l'être - 14 aujourd'hui.

La rencontre s'est achevée sur une série de questions-réponses avec les nombreux représentants du secteur privé suisse, toujours sous la houlette de Catherine Cudré-Mauroux, l'administrateur de la Banque pour la Suisse, qui a assumé le rôle de modératrice avec aisance et sourire durant toute la rencontre.

Outils de réduction des risques et sécurisation des investissements, garanties et cofinancements, acquisitions et partage des connaissances sont autant d'occasions pour les entités privées de nouer des partenariats avec la Banque... Le feu nourri de questions témoignait du vif intérêt des représentants du secteur privé suisse venus dans la délégation.

La fin de la visite n'a pas dérogé au rituel de la photo de groupe sur le perron de l'entrée du siège de la Banque africaine de développement.

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