Afrique: La liberté de presse marque le pas en Afrique

La police arrêtant le journaliste de Radio One Saif-llah Ashraf Kasirye (à gauche) dans le district de Luuka, en Ouganda, le 18 novembre.

Ce 3 mai c'est la journée mondiale de la liberté de la presse. Une liberté qui s'est affaiblie en 2021 en Afrique.

La couverture de la pandémie de la Covid-19 s'avère risqué pour les journalistes africains, tant les menaces et les intimidations dont ils font l'objet sont importantes.

En République démocratique du Congo (149e du dernier classement de Reporters sans Frontières), l'agression du journaliste, Tholi Totali Glody, par les forces de l'ordre, il y a un an, est révélateur du climat tendu dans lequel travaillent les journalistes.

Tholi Totali Glody effectuait pourtant un reportage sur le respect des mesures de confinement imposées à la population lorsqu'il a été agressé.

Il y a aussi le cas de l'Afrique du Sud avec la journaliste Azarrah Karrim, visée par des tirs de balles en caoutchouc par les forces de sécurité alors qu'elle couvrait les mesures de confinement.

Au Zimbabwe voisin, le journaliste Hopewell Chin'ono a été arrêté après avoir mis à jour un scandale de détournement d'argent public dans l'acquisition de matériel destiné à lutter contre la pandémie.

Selon certains observateurs, cette situation a créé un climat de peur, poussant les journalistes à s'autocensurer sur les sujets liés à la gestion de la lutte contre la Covid-19 par les Etats africain.

Plus de 400 journalistes en prison

La "criminalisation de la publication des "fausses informations" en lien avec la maladie en punissant les auteurs des publications de peines de prison " a aussi contribué à l'affaiblissement de l'indépendance des journalistes, note Reporters sans Frontières.

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L'organisation observe par ailleurs que 488 journalistes ont été emprisonnés entre 2020 et 2021. Ce qui fait de l'Afrique le continent le plus dur vis-à-vis des journalistes.

Si la pandémie a contribué à la dégradation des conditions des journalistes sur le continent africain, elle n'en est toutefois pas la seule raison.

L'instabilité politique, la couverture dans les zones de conflits ou les périodes électorales ont constitué également des facteurs aggravants qui ont pesé sur l'indépendance des journalistes africains.

La Namibie, un modèle

Selon l'ONG "Reporters sans frontières" (RSF), la Namibie se positionne en tête de la liste des pays africains où la liberté de la presse est garantie. L'année dernière, ce pays d'environ 2,5 millions d'habitants s'est classé en première position sur le continent africain et au 24e rang mondial.

Au bas du classement figurent toujours la Chine, devant la Birmanie, le Turkménistan, l'Iran, l'Erythrée et la Corée du Nord.

En haut du tableau, la Norvège conserve sa première place pour la sixième année consécutive, devant le Danemark et la Suède. RSF souligne également les espoirs apportés par des changements de gouvernement en Moldavie (40e) et en Bulgarie (91e).

Au total, 73% des 180 pays évalués tous les ans par l'ONG se caractérisent par des situations jugées "très graves", "difficiles", ou "problématiques" concernant la liberté des journalistes à travailler.

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