Kenya: Élections générales - La Commission électorale sous pression

À Garden City Estate, un quartier aisé de Nairobi, Sarah Muthoni, présidente du bureau de vote pour le volet cinq, compte chaque bulletin sous le contrôle des agents des partis politiques.

C'est jour de vote au Kenya. Les 22,1 millions d'électeurs kényans sont appelés aux urnes pour élire le successeur d'Uhuru Kenyatta. Le scrutin s'annonce serré entre les deux principaux candidats, William Ruto et Raila Odinga. Et la pression est grande sur la Commission électorale kényane, l'IEBC. En 2017, la Cour suprême avait annulé le vote en dénonçant des " irrégularités ", notamment lors de la transmission des résultats. Les leçons ont-elles été tirées ? Comment cela va-t-il se passer concrètement cette fois ?

La Commission électorale assure avoir multiplié les garde-fous, pour éviter le fiasco de 2017. Premièrement, la transmission des résultats se fera par deux canaux en parallèle. Une photo du formulaire de résultat sera envoyée via messagerie sécurisée pour compilation, tandis que l'exemplaire original papier devra être acheminé vers le centre de compilation, pour permettre une comparaison.

Ces formulaires contiendront des QR codes uniques, assure la Commission électorale. Plusieurs tests ont été menés. Un premier en juin a abouti à un taux de réussite de 46% seulement. Un second en juillet de 92%, mais sur un échantillon plus petit : 580 bureaux sur plus de 46 000... " Pas assez ", selon Mulle Musau, du groupe d'observation électorale ELOG, pour écarter la possibilité d'une défaillance.

Par ailleurs, ce test n'a pas concerné les 1200 bureaux situés dans des zones sans couverture internet. La commission électorale assure y avoir installé des modems satellite. À titre de comparaison, en 2017, plus de 11 000 bureaux ne disposaient pas d'une bonne couverture internet. Certains résultats avaient fini par être envoyés par SMS. Reste à savoir si ce dispositif sera suffisant pour garantir la confiance dans les résultats et éviter une contestation, alors que la commission a été au cœur de plusieurs polémiques au cours de la campagne.

L'une de ses polémiques concerne le fichier électoral. Un audit indépendant a révélé en juin qu'il contenait de nombreuses lacunes, telles que des doublons, des électeurs décédés et des failles de sécurité. La commission assure l'avoir nettoyé depuis. Il s'agit d'élections générales. Les électeurs kényans devront voter au total 6 fois ce mardi, pour choisir non seulement leur président mais aussi leurs députés, sénateurs, gouverneurs et des élus locaux.

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