Tunisie: COP 28 / À l'échelle africaine - Stimuler les politiques du continent en matière de résilience climatique

Lors de la conférence sur le changement climatique de Charm el-Cheikh (COP27).
1 Novembre 2023

En amont de la 28e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 28), le Groupe de la Banque africaine de développement a lancé des rapports économiques par pays pour guider les décideurs africains dans leurs discussions lors de cet événement planétaire.

Les Rapports thématiques par pays pour 2023 («Country Focus Reports»-CFR) fournissent des analyses et recommandations politiques pour renforcer la participation active des pays africains à la COP 28, qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre prochains à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Le thème central de ces rapports est : « Mobiliser le financement du secteur privé pour le climat et la croissance verte en Afrique ».

Les CFR favorisent le dialogue politique sur les performances et perspectives macroéconomiques et fournissent des informations sur la mobilisation des financements du secteur privé et du capital naturel pour stimuler les politiques du continent en matière de résilience climatique et de croissance verte.

Selon Kevin Urama, économiste en chef et vice-président du Groupe de la Banque chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances, les CFR 2023 contribueront à susciter des « politiques saines, pratiques et applicables » pour renforcer le financement du secteur privé pour les changements climatiques et la croissance verte.

Et d'ajouter : « Alors que les pays se préparent pour la COP 28, ces rapports fournissent à chaque pays africain une analyse indépendante et vérifiée ainsi que des recommandations pour des négociations fondées sur des preuves lors de cette discussion mondiale sur le financement climatique et les transitions vertes ».

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Politiques à court, moyen et long terme

Les rapports thématiques par pays comprennent plusieurs politiques à court, moyen et long terme visant à accélérer la croissance économique des pays africains et à renforcer leur résilience aux chocs. Ils fournissent aux gouvernements et aux investisseurs potentiels des données actualisées et précises pour éclairer leurs décisions en matière de politique et d'investissement.

Les changements climatiques étant identifiés comme l'une des menaces existentielles les plus pressantes pour la croissance inclusive et le développement durable de l'Afrique, les CFR 2023 explorent les possibilités de tirer parti des ressources du secteur privé et du capital naturel pour combler le déficit de financement climatique. Ceci, à son tour, soutiendra la transition vers une croissance verte inclusive, forte et durable.

Selon le directeur par intérim du Département de l'économie nationale du Groupe de la Banque africaine de développement, Ferdinand Bakoup, les rapports thématiques par pays s'appuient sur les perspectives économiques en Afrique 2023, lancées en mai dernier, et sur les perspectives économiques régionales publiées en juillet. « L'analyse détaillée par pays et les recommandations politiques des CFR auront un impact sur la conception des politiques et sur les projets et programmes futurs dans les pays africains », a déclaré Bakoup.

Le rapport précité identifie les actions que les gouvernements peuvent mener pour renforcer leurs performances et leurs perspectives macroéconomiques et catalyser le financement du secteur privé et du capital naturel pour soutenir l'action climatique et les initiatives de croissance verte dans le pays. Il s'agit notamment des obligations vertes, des échanges de dette contre financement climatique, des banques vertes, du financement mixte, des marchés du carbone et de plusieurs autres instruments de financement innovants.

Les rapports sur les perspectives économiques en Afrique (AEO) 2023 et les perspectives économiques régionales soulignent la résilience de plusieurs économies africaines malgré une série de chocs cumulés au cours des dernières années : la pandémie du Covid-19, l'impact persistant du changement climatique, les conflits mondiaux, la volatilité des marchés financiers, la vulnérabilité croissante de la dette, entre autres. Les Rapports thématiques par pays 2023 donnent des indications plus précises pour chaque pays africain.

« Augmenter la participation du secteur privé aux marchés de la croissance verte nécessite plusieurs interventions politiques, y compris le renforcement de la capacité à développer des stratégies de croissance verte à long terme», a souligné M. Urama. Il estime que cela comprend l'élaboration de réglementations et d'incitations appropriées, le soutien à la préparation et au développement de projets, ainsi que le développement de marchés de capitaux plus robustes pour faciliter l'entrée et la sortie des investisseurs nationaux et internationaux.

« Cela nécessitera un recours accru au financement mixte, l'utilisation de facilités à grande échelle pour diminuer les risques, et le développement de plateformes permettant au secteur privé d'investir dans un portefeuille de projets verts, plutôt que dans des projets individuels, afin de diversifier et de gérer les risques », conclut Urama.

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