Conférence économique africaine 2023 - L'Afrique peut passer directement à la quatrième révolution industrielle grâce aux compétences et aux politiques adéquates

De gauche à droite : Matthias Naab, directeur du Centre de services pour la région Afrique du PNUD ; Claver Gatete, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique ; Sahle-Work Zewde, présidente de l’Éthiopie (à gauche), lors de la Conférence économique africaine 2023, à Addis-Abeba.
20 Novembre 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Les pays africains devraient renforcer la formation professionnelle et mettre en oeuvre des politiques appropriées afin de tirer parti des avantages de la quatrième révolution industrielle, ont déclaré des experts lors de la Conférence économique africaine 2023.

L'Afrique peut faire un saut dans la quatrième révolution industrielle (4IR) pour stimuler l'industrialisation, l'emploi et la transformation durables en investissant dans les compétences humaines et en mettant en oeuvre des politiques soutenant les technologies numériques, ont déclaré des experts à la Conférence économique africaine 2023.

La 4IR marque l'avènement de la numérisation, de l'intelligence artificielle (IA), de l'informatique en nuage [Cloud en anglais], de la robotique et de l'impression 3D, entre autres technologies numériques innovantes, qui succèdent aux première, deuxième et troisième révolutions industrielles.

Mais l'Afrique pourrait-elle sauter la troisième, passant directement de la deuxième à la quatrième révolution industrielle, et quelles en sont les implications pour le développement du continent ? Telle était la question posée par le modérateur d'une session sur la 4IR, Raymond Gilpin, économiste en chef du Bureau régional pour l'Afrique du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Selon M. Gilpin, la 4IR ne porte pas exclusivement sur l'industrialisation en Afrique, mais sur la manière dont les changements dans l'utilisation de la technologie pourraient disrupter, revitaliser et déclencher une croissance exponentielle.

Les panélistes participant à la session ont souligné que l'Afrique a la possibilité de passer à la 4IR et d'accélérer son industrialisation, mais qu'elle doit prendre les bonnes mesures pour tirer parti de cette transformation technologique.

Mavis Owusu-Gyamfi, vice-présidente exécutive de l'African Center for Economic Transformation (ACET), a déclaré que la 4IR nécessite de repenser l'adoption des nouvelles technologies, qui pourraient être considérées comme une opportunité et non comme une menace.

« Nous aimons parler de « bond en avant », mais ce que nous avons fait, c'est passer d'une agriculture peu productive à des services peu productifs, ce qui ne va pas générer les emplois dont nous avons désespérément besoin », a déclaré Mme Owusu-Gyamfi, ajoutant que l'Afrique a besoin d'une compréhension plus approfondie de la 4IR afin d'en exploiter les avantages.

Une grande partie de l'Afrique régresse dans sa transformation, selon l'Indice de transformation de l'Afrique récemment lancé par l'ACET, qui couvre 30 pays représentant 86,5 % du PIB du continent. Parmi les principaux défis de transformation auxquels l'Afrique est confrontée figure la faible productivité de la main-d'oeuvre, due en particulier à de faibles niveaux de compétences. Ceci résulte d'une inadéquation entre les compétences, les systèmes éducatifs et les besoins des entreprises. Mme Owusu-Gyamfi a appelé à la diversification des produits d'exportation de l'Afrique afin de stimuler la compétitivité mondiale.

Natalie Jabangwe, directrice du numérique de la société de services financiers Sanlam, a déclaré que l'Afrique doit créer des emplois valorisants et stimuler le développement des compétences afin d'accélérer l'industrialisation et d'inverser le problème de la faiblesse des compétences. En outre, l'Afrique doit créer des emplois formels qui peuvent être mis à l'échelle, ainsi qu'améliorer la qualité des services pour être compétitive au niveau mondial.

« L'Afrique doit se concentrer sur la création d'emplois par le biais de plateformes durables et de classe mondiale. Lorsque nous commençons à parler de plateformes, cela nous mène à la révolution industrielle et en particulier à l'ère technologique », a déclaré Mme Jabangwe lors de la session sur la 4IR.

La part de la valeur manufacturière dans l'économie africaine a diminué au cours des 40 dernières années, a déclaré Rita Babihuga-Nsanze, économiste en chef et directrice de la recherche et de la stratégie à Africa Finance Corporation (AFC).

Elle a indiqué qu'au début des années 1980, la valeur de l'industrie manufacturière en pourcentage du PIB était d'environ 18 % et qu'elle est tombée à 10 % du PIB en 2011. Ce recul a été attribué à la combinaison d'un manque de capitaux, d'infrastructures, d'énergie et d'intentionnalité, ainsi qu'à de mauvaises politiques industrielles.

AFC a promu les zones économiques spéciales (ZES) en tant que modèle de développement pour les pays africains afin d'accélérer l'industrialisation. Selon Mme Babihuga-Nsanze, les ZES peuvent servir de moteur pour aider à redresser les secteurs industriels.

Pazion Cherinet, CEO et fondateur d'OrbitHealth.co et d'Orbit Innovation Hub, a déclaré que l'Afrique a la possibilité de tirer parti de la 4IR, mais qu'il y a un manque d'immersion dans la technologie disponible en Afrique.

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