Afrique de l'Est: États-Unis - 50 organisations demandent à Washington de décréter le Soudan en «situation d'atrocité»

Sous l’égide de la Présidence tournante du Chef de l’Etat djiboutien, l’IGAD réussit ainsi l’exploit d’une médiation acceptée par tous les protagonistes de la crise soudanaise.

Cinquante ONG et organisations de la société civile américaine demandent que les États-Unis décrètent le Soudan en « situation d'atrocité ». Elles ont envoyé une lettre le 30 novembre 2023 au secrétaire d'État américain, Anthony Blinken. La « situation d'atrocité » est un niveau d'alerte reconnu par Washington qui peut débloquer une réponse diplomatique ou humanitaire.

Dans leur courrier, les signataires expliquent que l'armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui s'affrontent depuis le 15 avril 2023, ont un usage systématique de la violence contre les civils, les écoles et les hôpitaux étant notamment des cibles privilégiées.

Les signataires dénoncent également les violences ethniques au Darfour, qui « ressemblent au génocide qui a commencé 20 ans plus tôt ».

La semaine dernière, l'envoyée spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide a alerté sur les exactions commises au Darfour où plus de 1 500 personnes de la communauté Masalit ont été tuées, début novembre.

Et puis il y a la question des violences sexuelles et du viol utilisés comme armes de guerre.

Autant d'arguments pour justifier « une situation d'atrocité », expliquent les signataires, demandent aussi que les États-Unis nomment un envoyé spécial pour le Soudan et qu'ils étendent leur embargo sur les armes.

Par le passé, les États-Unis ont déjà décrété plusieurs fois la « situation d'atrocité » : pour la Bosnie-Herzégovine, le Rwanda, l'Irak, le Darfour, la Birmanie, la Chine et cette année l'Éthiopie.

Depuis avril, les forces fidèles au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, chef de l'État de facto du Soudan, sont en guerre contre les paramilitaires des FSR commandées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Dogolo dit Hemedti. Plus de 10 000 personnes ont été tuées, selon une estimation très prudente du Armed Conflict and Event Data Project, et l'ONU affirme que 6,3 millions de personnes ont été forcées de fuir leurs foyers.

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