Tunis — Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé lundi à Tunis des prêts et des dons pour un montant total de 406,29 millions de dollars pour des projets de développement dans quatre pays. Les ressources ainsi allouées serviront à une série de projets touchant au secteur énergétique, à l'accroissement de la productivité agricole, au renforcement institutionnel et au secteur des transports.
Le conseil d'administration de la BAD a approuvé un prêt de 223 millions de dollars pour financer le projet de centrale thermosolaire d'Aïn-Beni-Mathar au Maroc. En mars 2005, la BAD avait approuvé un premier prêt de 180,89 millions de dollars en faveur du projet. Mais pour prendre en compte la forte augmentation de la demande d'électricité dans le pays ainsi que des retards dans la réalisation du programme d'investissement, qui risquaient de conduire à un déséquilibre important entre l'offre et la demande d'énergie sur la période 2008-2011, l'Office national d'électricité a décidé d'un changement d'envergure du projet. Ceci se traduit par un accroissement de la puissance installée à Aïn-Beni-Mathar qui devrait atteindre 470 MW, dont 20 MW solaire.
Le conseil d'administration du Fonds africain de développement (FAD), le guichet concessionel du Groupe de la BAD, a approuvé des projets en faveur du Ghana, du Kenya et de l'Ouganda. Au Ghana, le projet de prêt de 63,61 millions de dollars sert à promouvoir la sécurité alimentaire en milieu rural. Ce faisant, ce programme contribuera à accroître durablement les revenus des ménages ruraux du nord du Ghana et à promouvoir une réduction équitable et durable de la pauvreté. Pour atteindre ces objectifs, le programme sera mis en Å"uvre dans 32 districts sur une période de six ans, en prévoyant la création d'une chaîne de produits de base, la construction d'infrastructures rurales et l'accès à la finance rurale.
Au Kenya, le prêt de 27 million de dollars fait suite à une étude institutionnelle financée par le FAD selon laquelle, bien que les communautés locales soient investies par le gouvernement kényan d'un rôle capital dans la lutte contre la pauvreté et l'inégalité, leur efficacité est compromise par la persistance d'une mauvaise gestion stratégique, et le manque de capacité. Le projet de renforcement des collectivités locales introduira une approche de développement suscitée par les populations, qui vise à fédérer les capacités des collectivités et des prestataires de service en vue de planifier, de gérer et de suivre efficacement les résultats des initiatives mises en Å"uvre. Le projet encouragera les parties prenantes, en portant sur le renforcement des capacités au plan individuel (grâce à l'amélioration des compétences et de la participation aux différents processus), au plan organisationnel ou institutionnel (par la création d'incitations) et au plan social (par la diffusion d'informations visant à rendre le citoyen très sensible à ses droits, et donc capable d'exiger du gouvernement, des donateurs, des ONG, etc. une plus grande responsabilisation).
Le don et le prêt de 92,2 millions de dollars à l'Ouganda permettra la mise en place d'une route entre Fort Portal et Lamia. Le projet contribuera à la réduction de la pauvreté en libérant le potentiel en ressources agricoles et minières des deux districts de Kabarole et de Bundibugyo. La route facilitera l'accès à des centres sociaux et commerciaux, favorisera l'intégration des populations rurales au reste du pays ainsi que le développement de projets susceptibles de bénéficier d'un concours bancaire, grâce aux études de faisabilité et aux études techniques détaillées sur quatre nouvelles routes. Le projet contribuera en outre à favoriser l'intégration régionale ainsi que les échanges commerciaux transfrontaliers avec la République démocratique du Congo.