Les Ministres africains des infrastructures se sont réunis, jeudi à Saly-Portudal, Sénégal, dans le cadre de la « Tour de table sur le financement des infrastructures prioritaires du NEPAD. Présidée par le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, la réunion a rassemblé M. Bernard Zoba, Commissaire chargé des infrastructures et de l'énergie de l'Union Africaine, M. Mohamed Ali, Président de la Banque islamique de développement, des ministres africains des infrastructures, des représentants des Communautés économiques régionales, le Secrétariat du NEPAD et les experts de la BAD.
Lors son allocution, le président Wade a indiqué que le moment est venu d'envisager concrètement, la réalisation des infrastructures d'envergure en Afrique. Il a souligné que le document confectionné par la Commission des infrastructures et de l'énergie et soumis aux participants à cette rencontre, est absolument complet. Il a invité les ministres africains à procéder à une sélection des projets et leur a proposé de sélectionner pour les cinq ans à venir, trois grands projets routiers, trois grands projets ferroviaires, trois ponts d'importance majeure, des ponts régionaux et deux ou trois projets d'énergie qui pourront être amendés par les chefs d'Etat lors du prochain Sommet de l'Union Africaine.
Parlant de la participation des bailleurs de fonds et partenaires au développement, il a souligné « qu'il n'était pas nécessaire de créer d'autres structures puisque la BAD, qui est chargée des opérations financières, fait très bien ce travail depuis sa création ».
En ce qui concerne le financement des infrastructures, il a révélé que le secteur privé est entièrement intéressé à la participation au financement des infrastructures. Selon le président Wade, il peut y avoir plusieurs schémas de financement, allant de celui de financement public/privé à celui fondé sur de la garantie solidaire des Etats. Il a également proposé le financement à partir des garanties en bons de trésors ou à partir des droits de tirages spéciaux pour l'Afrique.
La réunion a permis aux participants d'examiner le document de synthèse de projet préparé par les experts et de procéder à un échange approfondi sur les mécanismes de mobilisation des ressources. Elle a également permis la mise en Å"uvre des projets retenus et entendu les annonces de contributions faites par les représentants des institutions de financements bilatérales et multilatérales.
Lors de la cérémonie d'ouverture, M. Zoba a indiqué que l'objectif de la réunion est de donner une réelle impulsion aux projets de développement initiés par l'Union africaine dans le secteur des infrastructures et de l'énergie. Il a lancé un appel aux Etats africains pour choisir une liste de grands projets continentaux et régionaux structurants, nécessaires pour impulser le développement des pays africains. Et demandé aux bailleurs de fonds de contribuer au financement de ces grands projets continentaux.
Au cours de la réunion des ministres, il a été demandé la prise en compte des besoins spécifiques en termes de projets d'infrastructures des Iles (Ile Maurice, Madagascar, Comores, Cap Vert, Seychelles, Sao Tomé et Principe).
Pour sa part, M. Youssouf Ouedraogo, Conseiller spécial du Président de la BAD, a rappelé les importantes ressources financières et humaines mobilisées par le Groupe de la Banque au cours de la période 2002-2007 au titre du mandat d'agence d'exécution et de conseiller technique du programme des infrastructures du NEPAD qui lui a été confié par le Comité d'exécution des Chefs d'Etats et de Gouvernements du NEPAD en 2001. Il a également indiqué que la Banque apportera son soutien aux différents projets qui seront retenus par les Etats africains dans le cadre de la présente réunion. Enfin, M. Ouedraogo a fait part des actions prises par la Banque pour répondre aux attentes des pays membres régionaux, à savoir l'élévation de l'infrastructure au rang de vice présidence, la négociation de la reconstitution du FAD XI dont 60 % des ressources seront consacrées au secteur des infrastructures au cours de la période 2008-2011, l'importance des programmes régionaux, la mobilisation de ressources additionnelles à travers le Consortium des infrastructures pour l'Afrique auprès des partenaires bilatéraux et multilatéraux, des banques de développement sous régionales et du secteur privé. Pour terminer, M. Ouedraogo a indiqué que la Banque est prête à continuer à assumer le mandat qui lui a été donné par les chefs d'Etat et de Gouvernement.
La Banque mondiale, pour sa part, a annoncé l'enveloppe de 2,3 milliards de dollars par an ; la Banque islamique de développement, qui finance déjà des sections du corridor Alger-Lagos et Dakar-Djibouti, s'est engagée à financer, pour les trois prochaines années, deux millions de dollars pour les études, 360 millions de dollars pour les travaux d'infrastructure et 40 millions de dollars pour l'électricité.
La Banque ouest africaine de développement, quant à elle, s'est engagée dans des projets d'infrastructures routières en cours à hauteur de 52 milliards de FCFA et des projets TIC pour 48 milliards de FCFA. L'Union européenne a manifesté son intérêt pour les ponts de Rosso et de Gambie. L'Agence française de développement veut s'impliquer à hauteur de 400 millions d'euros sur les infrastructures régionales et la Banque d'investissement et de développement communautaire (BIDC) a promis de participer à la réalisation du pont sur le fleuve Gambie. Quant à l'Union économique et monétaire ouest africaine, elle entend apporter une contribution à hauteur de 50 milliards FCFA pour les cinq prochaines années, dont 10 milliards FCFA pour les études et 40 milliards FCFA pour les garanties des contreparties pour les Etats membres de la zone monétaire.