La 29e Conférence des parties (COP 29) a mis en avant les principes de la transition juste, soulignant l'importance cruciale d'une action climatique équitable et d'un développement durable. Deux sessions de haut niveau ont souligné la nécessité d'harmoniser les objectifs sociaux, économiques et environnementaux dans la lutte mondiale contre le changement climatique.
La session sur le thème, « Naviguer sur la voie de l'équité : la transition juste dans le secteur des transports en Ouganda » a exploré des plans ambitieux visant à transformer le paysage des transports dans le pays. L'accent a été mis sur l'engagement de l'Ouganda à électrifier 60 % de son parc de motos-taxis (boda bodas) et à introduire des minibus électriques d'ici 2035.
Gareth Phillips, chef de la Division du financement du climat et de l'environnement à la Banque africaine de développement, a insisté sur le principe fondamental. « Une transition juste permet de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte, tout en répondant aux objectifs environnementaux », a-t-il souligné. La transformation proposée promet des avantages multiformes, notamment d'importantes réductions d'émissions, la création de nouveaux emplois dans le secteur manufacturier, une meilleure inclusion des genres et une amélioration de la qualité de l'air en milieu urbain.
Cependant, des défis subsistent, en particulier pour les travailleurs qui occupent des postes traditionnels d'entretien des véhicules. Pour y remédier, les intervenants ont recommandé la mise en place de programmes de recyclage complets afin de préparer les travailleurs aux opportunités émergentes dans le domaine du remplacement des batteries et de l'entretien des véhicules électriques (VE).
Aaron Werikhe, du ministère ougandais des Finances, de la Planification et du Développement économique, a souligné l'importance des réformes politiques. « Les modifications de politiques seront cruciales pour encourager la production locale et l'adoption de véhicules électriques. »
Financement climatique et équité : une approche holistique
Une session antérieure intitulée « Améliorer la qualité du financement climatique grâce à des résultats de transition justes » s'est intéressée à l'alignement du financement climatique multilatéral sur les principes d'équité et d'inclusivité. Noëlle O'Brien, de la Banque asiatique de développement, a noté que « l'important n'est pas seulement la quantité du financement que nous fournissons, c'est aussi l'efficacité avec laquelle il se traduit par des résultats équitables et impactants. »
Les discussions se sont penchées sur des cadres innovants pour mesurer les résultats de la transition juste, en s'inspirant du Cadre national de transition juste de l'Ouganda. Cette approche, élaborée à la suite de consultations avec les parties prenantes, fournit des lignes directrices pratiques pour les secteurs clés, notamment l'agriculture, les transports et l'énergie.
Barbara Rambousek, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, a souligné l'importance de cette approche : « La transition juste n'est pas seulement un terme politique, c'est un engagement à équilibrer les coûts et les bénéfices de l'action climatique à travers toutes les couches de la société ».
Les sessions ont présenté des exemples internationaux d'initiatives transformationnelles axées sur l'équité, notamment des projets d'énergie renouvelable intégrant la dimension genre au Brésil et la réaffectation des terres à des fins énergétiques propres au Kosovo.