Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a signé vendredi à Tunis trois accords de don estimés à 41,8 millions d'unités de compte (UC*), équivalant à 66,68 millions de dollars avec la République centrafricaine et la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) pour le financement des couloirs routiers Douala-Bangui et Douala Ndjamena qui relient le Cameroun, la RCA et le Tchad.
Les accords ont été signés pour la BAD par son vice-président chargé de l'infrastructure, du secteur privé et de l'intégration régionale, M.
Mandla Gantsho. Le ministre centrafricain de l'économie, du plan et de la coopération internationale, M. Slyvain Miliko, a signé au nom de son pays, et le président de la CEMAC, M. Antoine Ntsimi, a signé pour son organisation.
M. Gantsho a expliqué lors de la signature des accords que les deux dons, ainsi qu'un prêt de 48 millions d'UC accordés au Cameroun la semaine dernière et un don de 19 millions d'UC approuvé au profit du Tchad, représentent une contribution de la BAD d'un montant global de 174 millions de dollars destinée au programme de facilitation routière pour les couloirs routiers reliant Douala-Bangui et Douala N'Djamena.
Les deux objectifs principaux de ce programme multinational financé par le Fonds africain développement (FAD), le guichet concessionnel de la BAD, sont de « contribuer à la croissance du commerce inter-régional et entre les pays de la CEMAC », a déclaré M. Gantsho. Il a par ailleurs ajouté que cette opération permettra également « d'augmenter l'efficacité du réseau routier, y compris les infrastructures routières, les chemins de fer et l'accès maritime tout au long des couloirs Douala-Ndjamena et Douala-Bangui».
« Le programme multinational s'inscrit dans le cadre du NEPAD qui vise à créer des couloirs économiquement et commercialement viables sans barrières, formalités et contrôles routiers inutiles qui sont à l'origine des retards inutiles et des augmentations des coûts de transactions dans ces couloirs », a-t-il expliqué.
Il a fait remarquer que la contribution de 174 millions de dollars de la part de la BAD sous forme de prêts et de dons provient de son guichet multinational dans le cadre du FAD-X pour le projet de facilitation routière estimé à 410 millions de dollars.
Le ministre centrafricain de l'économie, du plan et de la coopération internationale, Sylvain Maliko, a souligné, pour sa part, l'importance de la contribution du programme de la facilitation routière aux efforts d'intégration régionale des pays membres de la CEMAC. Il a aussi loué la BAD pour son soutien indéfectible aux pays de la sous-région et leurs projets d'intégration.
Le président de la CEMAC, M. Antoine Ntsimi, a noté, quant a lui, que les capitales des pays de la sous-région ne sont pas reliées par des routes bitumées en bon état bien que le transport routier devienne de plus en plus important pour la région.
Il a remercié, entre autres, la BAD, l'Union européenne, la Banque mondiale et le Japon pour leur soutien.
« A fin juillet 2005, la BAD avait approuvé 250 opérations au profit des pays membres de la CEMAC avec un engagement total de 3,1 milliards de dollars. L'allégement de la dette dans le cadre de l'initiative PPTE s'élève à 139,9 millions de dollars », a-t-il expliqué.
Il s'est servi de l'occasion pour exprimer la gratitude de son gouvernement à l'Union européenne, à l'Agence française de développement et à la Banque mondiale pour leurs contributions au programme.
Le programme permettra d'améliorer l'accès au port de Douala pour le Tchad et la RCA. Il permettra également de réduire la pauvreté et d'améliorer les conditions de vie des populations, notamment celles de femmes.
* 1 UC = 1,59527 US$ = 703,717 XOF au 29/ 02/2008