Tunis, le 26 mars 2008 – A l'ouverture de la Première Semaine africaine de l'eau à Tunis, le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, a plaidé vivement en faveur d'efforts accrus pour assurer la sécurité de l'eau en Afrique, aux plans national et régional.
Le président Kaberuka a rappelé aux 400 participants à la conférence que seulement 4% des ressources en eau sont exploitées en Afrique pour l'irrigation, l'alimentation en eau et l'hydroélectricité comparativement à 70-90 % dans les pays développés. Environ 340 millions d'Africains n'ont pas accès à l'eau potable et 500 millions n'ont pas accès à des installations sanitaires adéquates.
De plus, même si l'Afrique est le continent qui contribue le moins aux changements climatiques, c'est le continent qui sera le plus affecté. Dès lors, l'adaptation aux changements climatiques est une priorité de développement et c'est pourquoi la BAD est en train d'élaborer une stratégie de gestion des et d'adaptation aux risques climatiques pour orienter ses actions sur le continent.
Reconnaissant le rôle central de l'eau en matière de développement, la BAD a mis en place une Initiative en eau et assainissement en milieu rural, la plus importante jamais initiée par la BAD dans le domaine de l'eau. L'Initiative vise à apporter des solutions au faible accès à l'approvisionnement en eau et à l'assainissement en zones rurales en Afrique, là ou vit la majorité de la population. Son objectif est d'accélérer l'approvisionnement en eau et assainissement pour atteindre un taux d'accès de 80 % en 2015, à partir d'un taux 47 % et 44 % en eau et assainissement en 2000. L'Initiative a enregistré l'approbation de 17 projets depuis 2003 pour un total de 1,8 milliard de dollars. Ces projets permettront d'approvisionner en eau 30 millions de personnes et de procurer des services d'assainissement à 28 millions de personnes en 2010.
Le financement de l'eau et de l'assainissement par le Groupe de la BAD a été multiplié par cinq, passant d'une moyenne de 70 millions de dollars en 2002 à plus de 330 millions depuis 2003.
« Il n'est pas acceptable que le continent africain continue d'utiliser seulement 4 % de ses ressources en eau, alors qu'une proportion importante des habitants ne jouit pas d'un approvisionnement régulier en eau, et quand de larges pans de la population font face à des inondations fréquentes, sans compter les pénuries alimentaire et énergétique. Des actions urgentes sont nécessaires », a déclaré le président Kaberuka.
Le principal objectif de la Première Semaine africaine de l'eau, qui se tient à Tunis du 26 au 28 mars, est de créer un forum pour les professionnels africains du secteur, les parties prenantes et les partenaires afin d'échanger sur les opportunités et les défis relatifs au renforcement de la sécurité de l'eau afin de favoriser le développement socio-économique en Afrique. L'événement permettra aussi de formuler des stratégies, des politiques et des actions concrètes en matière de développement et de fourniture de ressources en eau dans un contexte de changements climatiques.