Les petites et moyennes entreprises jouent un rôle crucial dans le monde industrialisé et leur contribution est encore plus vitale pour les économies en développement. Un simple constat empirique fait ressortir que les PME constituent l’épine dorsale des économies industrialisées aussi bien en nombre qu’en portée. Cela semble du reste logique : l’homme d’antan a dû troquer la chasse et la cueillette des fruits pour les cultures de subsistance. Lorsqu’il finit par tomber sur des terres fertiles, il s’aperçut qu’il pouvait engranger bien plus que nécessaire pour sa subsistance.
C’est là où le marché, moteur incontestable de la croissance et de la prospérité, est né. Nous parlons aujourd’hui de la mondialisation, jusque-là alimentée par d’innombrables PME, définies en tant qu’entreprises de moins de 500 employés. Toutefois, la PME couvre un large spectre d’entreprises : cela va du cabinet de consultant individuel à de plus grandes entreprises, cotées en Bourse. En outre, les PME sont présentes dans pratiquement tous les secteurs industriels. En Afrique, cela inclut les « mammas » qui vendent des « colas » (noix de cola) en bord de route au commerçant de détail dans les centres commerciaux. Tous deux sont importants dans la mesure où ils rendent service à la société en créant de la richesse et de l’emploi.
Dans un sens, le manque de PME viable est un indicateur du défi de développement de l’Afrique. Les économistes et les experts en développement s’accordent à dire que l’absence de marchés de crédit sûrs est un handicap à une croissance économique soutenue dans les pays développés. L’activité productrice est sévèrement limitée par l’incapacité des entrepreneurs, qu’il s’agisse de petites entreprises ou de monoentreprises, d’obtenir des crédits. Même dans les pays soi-disant riches en ressources, les gens ordinaires ont du mal à accéder au crédit bancaire pour plusieurs raisons évidentes.
Un bon nombre de pays africains ont toutefois réalisé l’importance du crédit et essaient de mobiliser des ressources pour permettre aux gens ordinaires de lancer et de faire croître des entreprises à travers des banques communautaires et des institutions de microfinance.
La Banque africaine de développement a également intensifié son appui aux PME en fournissant des lignes de crédit aux banques pour financer des institutions de microcrédit et en finançant la construction d’infrastructures qui désenclavent l’arrière-pays, permettant ainsi aux petits paysans et aux artisans d’écouler leur production dans les marchés.
Tout récemment, le Groupe de la Bad et l’Agence de développement international des Etats-Unis (USAID) ont signé un protocole d’accord forgeant un partenariat de garantie commun qui permettra à chaque institution de maximaliser son avantage comparatif en créant des efficiences au niveau des bailleurs, qui profiteront aux PME africaines. Le protocole d’accord a souligné le fait qu’en travaillant ensemble, la Bad pourra développer son portefeuille de garantie naissant alors que l’USAID développera son rayon d’action en ajoutant de nouvelles institutions financières privées comme partenaires et en augmentant l’échelle de ses garanties. C’est la première fois que deux grandes institutions de développement forment équipe pour exploiter pleinement ce qui pourrait devenir la voie royale à la croissance réelle et au développement dans le continent.