Wolfensohn : L'Afrique doit unifier ses projets de développement

28 Avril 2008
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

L'Afrique doit rompre avec la multiplicité de ses centres de décisions et d'interlocuteurs (53 pays, 53 ministères des finances etc. ) qu'elle offre à ses partenaires extérieurs, et procéder à l'unification de ces programmes et projets de développement, a souligné vendredi à Tunis, l'ex président de la Banque mondiale, M. James Wolfensohn, lors d'une session du programme des éminents conférenciers de la BAD. Il intervenait ainsi devant un aréopage de diplomates, administrateurs, hauts responsables et le personnel de la BAD en présence du président Donald Kaberuka, sur le thème " l'Afrique dans un monde globalisé, partenariat pour le succès ". Ce moment « privilégié » d'échange intellectuel a été ouvert par le président Kaberuka qui a introduit cet éminent conférencier, comme une personnalité qui a mené le combat pour « l'abandon des vieilles habitudes freinant les changements institutionnels » et « recentré l'attention sur l'Afrique ». L'orateur a également œuvré à imposer le concept d'appropriation dans le cadre du développement qui a abouti à l'avènement des DRSP.

M.Wolfensohn a d'emblée indiqué que son statut actuel ne comportant ni enjeu, ni obligation de réserve, le mettait à l'aise, pour reconsidérer le continent africain avec son histoire et son avenir. Campant le décor de la situation économique mondiale actuelle, il a indiqué qu'il y a eu des changements fondamentaux au cours des 50 dernières années, mais qu'au final moins de 20% de la population mondiale vit avec 80% du revenu mondial et que le reste du monde où vit 80% de la population, soit 5 milliards de personnes, vit avec les 20 restants. Si des changements s'opèrent pour corriger ce déséquilibre, ces chiffres devraient passer de 80% à 35% et de 20% à 65%. Il faut donc, a indiqué M.Wolfensohn, que l'Afrique qui fait près des 2 ,5% du revenu mondial et que les projections portent à 3%, puisse faire en sorte que les opportunités s'améliorent. A cet égard, le conférencier a souligné les obstacles majeurs au développement de l'Afrique notamment la multiplicité des interlocuteurs, l'absence de prévisions concertées et centralisées. Le contraire de ce qui se fait dans des pays continents, comme la Chine, l'Inde ou les Etats-Unis où les bons interlocuteurs sont facilement identifiables. Ce manque de relations harmonisées doit être corrigé par une approche africaine qui se démarque de la « démarche individuelle » des Etats. « Il y a trop d'entités et il faut travailler cette gouvernance comme quelque chose de vital et centralisé ». Il a estimé que « le destin des africains est entre leurs mains », s'ils veulent donner leur chance aux enfants. « Il faut penser aux 40 à 50 années à venir », at-il dit, ajoutant « qu' il ne faut pas diviser leurs potentialités mais plutôt leur donner la chance de maximiser leur espoir » A ce titre, il a indiqué que des raisons d'espérer (amélioration des taux de croissance, changements démocratiques, réduction des conflits, opportunités pour l'économie, accroissement des investissements etc.) se trouvent dans le Rapport du Panel de haut niveau co-présidé par le président Joaquim Chissano et l'ex Premier Paul Martin du Canada. La Banque a-t-il suggéré doit traiter ces questions de façon déterminée car la stabilité et la paix constituent une base sur laquelle ont peut encourager les investissements qui eux-mêmes sont porteurs de croissance. Elle doit introduire des réformes et éviter les glissements Il faut renforcer les capacités at-il indiqué. Ceci n'est pas nouveau mais il faut s'en souvenir en permanence, a-t-il insisté. En outre, si les partenaires au développement parviennent à soulager les pays africains du fardeau de la dette en veillant à une bonne gestion de cette dernière, en réduisant les coûts administratifs, l'Afrique a des chances de renforcer la croissance.

Documents et liens connexes :

* Discours d'ouverture du président Kaberuka

* Discours de clôture du président Kaberuka

* L'ancien président de la Banque mondiale James Wolfensohn à Tunis

* James Wolfenshon souligne l'expertise de la BAD sur les questions africaines

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