Le Fonds pour la protection des forêts du bassin du Congo, un fonds fiduciaire multi-donateurs établi pour protéger les forêts de la région du bassin du Congo, sera lancé mardi 17 juin 2008, à Londres, au Royaume-Uni, en présence des deux coprésidents du fonds, la Prix Nobel Wangari Maathai et l'ancien Premier Ministre canadien Paul Martin, aux côtés des représentants de partenaires internationaux au développement, de la société civile, du secteur privé ainsi que de hauts responsables du gouvernement britannique. Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, fera à l'occasion une importante communication.
Le partenariat inclut la Bad, 10 Etats membres de la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC) – le Burundi, le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine, le Congo, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon, Sao Tomé & Principe et le Rwanda – ainsi que le Royaume-Uni et la Norvège.
Le lancement permettra aux différents partenaires d'identifier des voies innovantes pour l'utilisation du fonds sur une dizaine d'années, jusqu'en 2018, pour financer le plan d'action de la Comifac dans 10 secteurs stratégiques pour conserver la forêt tropicale du bassin du Congo.
La stratégie pour atteindre cet objectif prévoit, entre autres, de fournir de l'assistance aux communautés locales pour trouver des moyens de subsistance préservant la forêt et pour trouver de nouvelles approches pour une gestion durable des forêts. Le fonds appuiera des activités complémentaires à certains aspects du plan de convergence de la COMIFAC.
Chaque semaine, une superficie de 25 000 terrains de football est défrichée dans la forêt tropicale du bassin du Congo. Selon l'Onu, si des actions ne sont pas prises maintenant, plus de 66 % de la forêt tropicale seront perdus en 2040. Ce fonds apporte la meilleure opportunité au monde pour protéger la deuxième plus grande forêt tropicale au monde après celle de l'Amazonie.
Le Royaume-Uni s'est déjà engagé pour une dotation initiale à hauteur de 100 millions de $ Eu (50 millions de £) au fonds, mais d'autres donateurs doivent annoncer leur appui lors du lancement officiel. Par ailleurs, le Royaume-Uni dévoilera de nouveaux projets de démarrage qui auront un impact immédiat sur les vies de 50 millions de personnes vivant dans la forêt tropicale.
Le Groupe de la Bad a joué un rôle majeur dans l'établissement de ce fonds qu'elle abritera désormais. En février 2008, le Groupe de la Banque a réaffirmé sa détermination à appuyer la COMIFAC et ses institutions partenaires dans la mobilisation de ressources additionnelles auprès des donateurs et des partenaires au développement. La Bad avait réitéré son appui à la COMIFAC lors de la conférence sur les mécanismes de financement de la gestion durable des écosystèmes des forêts du bassin du Congo qui avait eu lieu dans la capitale tunisienne, Tunis. Une des décisions majeures de la conférence de Tunis était d'abriter le fonds à la Banque africaine de développement.
Conformément à sa politique de protection de l'environnement, le Groupe de la Bad finance actuellement quelque 80 opérations en cours à hauteur de 2,7 milliards de $ dans tous les secteurs d'activité dans dix pays de la COMIFAC.
Dans son allocution au cours de la conférence de Tunis, le président du Groupe de la Bad, Donald Kaberuka avait révélé que l'institution projetait d'investir 814 millions de $ dans 13 opérations, y compris 5 projets multilatéraux, pour la gestion des ressources naturelles en Afrique centrale. L'institution est également en train de définir un programme d'intégration régionale sur la conservation de la biodiversité et l'amélioration de l'écotourisme dans la région des Grands Lacs pour un montant de 65 millions de $. Le programme, qui inclura également une composante d'appui institutionnel au secrétariat exécutif de la COMIFAC et ses organes partenaires, doit être présenté au conseil d'administration de la Bad cette année, avait annoncé M. Kaberuka.
« Les forêts du bassin du Congo couvrent une grande partie de l'Afrique centrale et représentent la deuxième plus grande forêt tropicale humide restant au monde. En termes de taille, ces forêts, qui jouent un rôle économique et climatique majeur, représentent un énorme bassin d'eau et d'importantes réserves de carbone potentielles. Mais malheureusement, leur existence est menacée du fait de la pauvreté et de crises de gouvernance, y compris des conflits prolongés », avait noté M. Kaberuka.
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