En marge de la Réunion de Haut Niveau sur le Développement de l'Afrique, le Président Kaberuka a tenu une conférence de Presse Conjointe avec le Président de la Republique-Unie de Tanzanie et Président en Exercice de l'Union Africaine, au siège des Nations Unie à New York.
« Pour permettre aux pays africains d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les bailleurs de fonds devront mettre l'accent sur le financement des infrastructures », a prévenu ce matin M. Jakaya Kikwete, le Président de la République-Unie de Tanzanie, qui s'exprimait en sa qualité de Président de l'Union africaine.
C'est également sur ce point qu'a attiré l'attention le Président de la Banque africaine de développement, M. Donald Kaberuka, qui donnait une conférence de presse conjointe avec M. Kikwete, en marge de la séance plénière de haut niveau de l'Assemblée générale convoquée par le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, sur le thème « Les besoins de développement de l'Afrique: état de la mise en oeuvre des différents engagements, défis et perspectives ».
Les deux hommes ont expliqué que, sans des infrastructures appropriées- qu'il s'agisse de routes, de ponts ou d'installations électriques -le continent africain ne serait pas en mesure de réaliser à temps ces Objectifs, en particulier ceux relatifs à l'élimination de la pauvreté, à la santé et à l'éducation, qui sont considérés comme prioritaires.
La plupart des économies africaines connaissent aujourd'hui une croissance plus forte qu'il y a 10 ans, et même plus rapide que celle de nombreuses régions en développement. Cependant, en dépit de ces progrès, indique le Secrétaire général dans son rapport*, l'Afrique n'est toujours pas sur la voie pour atteindre les OMD.
Les pays africains et leurs partenaires internationaux doivent par conséquent redoubler d'efforts, non pas en prenant de nouveaux engagements, mais en traduisant leur vision en actes. Or, a fait observer ce matin le Président tanzanien, l'assistance a décliné ces dernières années dans tous les domaines où l'Afrique a des besoins.
Pour encourager donateurs et bailleurs de fonds à investir davantage, il faut que l'Afrique cesse d'être perçue comme une zone à risques. C'est déjà largement le cas dans de nombreux pays disposant de ressources naturelles, mais le renforcement des infrastructures de base dans tous les pays du continent contribuerait à instaurer un climat de confiance et à faciliter la réalisation des objectifs de développement. MM. Kikwete et Kaberuka ont espéré que la Réunion de haut niveau d'aujourd'hui, et l'adoption de la déclaration politique qui marquera la clôture de cet événement, permettront de franchir une étape importante dans ce processus.
Un journaliste a demandé au Président de la République-Unie de Tanzanie si l'appel du Secrétaire général à débloquer 72 milliards de dollars par an en faveur de l'Afrique serait entendu, alors que les États-Unis traversent une grave crise financière. M. Kikwete a répondu qu'il serait très décevant si ces problèmes conduisaient à une réduction de l'aide aux pays en développement. Convaincu que « lorsqu'il y a une volonté, il y a toujours un moyen », il s'est dit confiant dans la capacité de ce pays à surmonter cette conjoncture défavorable.
Réagissant aux propos d'un journaliste qui suggérait qu'au lieu de compter sur l'aide internationale, les Africains devraient plutôt prendre en main leurs priorités en matière de développement, le Président tanzanien a expliqué que l'exemple du Nigeria, qui dégage 200 millions de dollars de revenus par jour, n'est malheureusement pas représentatif de pays comme le Rwanda ou le sien, qui n'ont pas d'autre choix que de compter sur des partenariats avec les pays développés. « Ã- condition toutefois, a-t-il ajouté, que nous restions maîtres de nos priorités. » M. Kaberuka a, pour sa part, relevé l'urgence de changer la donne du commerce mondial, pour que les pays africains puissent goûter à leur tour aux fruits de la mondialisation.
Estimant que la réunion d'aujourd'hui n'était pas un événement isolé, M. Kikwete a rappelé que cet événement s'inscrivait au contraire dans la continuité de nombreux autres qui ont déjà beaucoup fait pour mobiliser les ressources et maintenir l'élan politique en faveur du développement africain.