Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka a invité le 28 octobre à Séoul, les pays africains à tirer leçon de l’expérience de la Corée qui était en 1960, un pays pauvre bénéficiant de l’aide au développement, et qui est devenu aujourd’hui un Etat donateur, membre de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
« Il n’y a guère, en 1960, le Ghana était plus avancé que la Corée », a souligné le président Kaberuka, au cours d’un point de presse, en marge des travaux de la Conférence ministérielle pour la Coopération économique entre la Corée et l’Afrique (KOAFEC) qui a débuté ces travaux mardi à huis clos.
La Corée est passée d’un revenu par tête d’habitant de 100 dollars US en 1960 à 16.000 dollars US en 2007, a-t-il expliqué. Une prouesse qui illustre le bond en avant réalisé par la Corée qui ne dispose d’aucune ressource naturelle. Si tout n’est pas à copier pour M. Kaberuka, il y a des domaines dans lesquels les Africains doivent beaucoup apprendre de la Corée.
C’est notamment le cas en ce qui concerne la synergie entre les secteurs public et privé qui a permis à ce pays de réaliser de grandes performances dans le domaine industriel, des innovations technologiques, de l’agriculture etc.
Abordant la question de la crise financière internationale, le président de la BAD a dit espérer que les pays européens n’auront pas recours au protectionnisme pour se tirer d’affaire. Mais il nourrit quelques inquiétudes à propos de cette récession qui aurait un impact considérable en Afrique, si elle devait se prolonger.
L’Afrique connaîtrait alors un ralentissement de ses exportations et une réduction des investissements et des transferts. Déjà, la crise alimentaire mondiale et l’envolée des prix du pétrole ont eu des impacts considérables sur les économies africaines qui affichaient des taux de croissance significatifs, tournant autour de 5 à 6 pour cent, a-t-il constaté.
Pour faire face à la crise, le président de la BAD est d’avis que des mesures énergiques doivent être prises pour limiter les effets de la crise financière mondiale. Car, à moins de 7 pour cent de croissance, l’Afrique ne pourra tenir ses engagements concernant les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015, a-t-il averti.