La croissance économique perdra entre un demi- point et un point en 2008 et 2009, selon l'économiste en chef de la BAD
La crise financière grugera presque un demi-point de croissance en 2008 et plus du double en 2009, signale l'économiste en chef de la BAD, Louis Kasekende. Ainsi, d'une croissance de l'économie africaine initialement prévue de 5,9 % en 2008, la BAD prévoit un niveau de 5,5 %.
Pour 2009, cette croissance, prévue au départ à 5,9 %, est ramenée à 4,9 %.
Parmi les impacts probables à court terme, la BAD prévoit moins de financement pour le développement et une réduction des produits de base et la demande pour les exportations africaines.
L'impact très immédiat peut toutefois être contenu, souligne l'économiste en chef. « Les flux de capitaux privés, bien qu'en hausse, représentent toujours une infime partie des flux en direction des pays en développement. Le risque est réduit, car les banques ne disposent pas d'instruments dérivés complexes et ne dépendent pas excessivement des emprunts contractés à l'étranger. »
Les effets à prévoir sur l'économie réelle sont la baisse de la demande d'exportation consécutive au ralentissement de l'économie mondiale et la diminution possible des investissements.
De plus, les contraintes liées au financement s'avèrent plus importantes, ajoute l'économiste en chef car:
- les prêts octroyés par les banques étrangères aux banques privées africaines pourraient diminuer.
- le financement du commerce pourrait être affecté.
- les émissions d'obligations souveraines suspendues.
- les envois de fonds des migrants pourraient chuter.
- l'aide extérieure pourrait diminuer.
Face à cette situation difficile, la BAD recommande le recours aux sources de financement intérieures pour stimuler la croissance économique, par la poursuite des réformes macroéconomiques pour renforcer la capacité de résistance des économies ; le renforcement de la mobilisation de ressources internes pour soutenir l'investissement au niveau national à mesure que les aides diminuent ; et une réflexion engagée sur les réponses macroéconomiques appropriées.
Mais la BAD recommande aussi d'intensifier l'intégration régionale, afin de relancer le marché intérieur, notamment par des investissements en infrastructures (transport, énergie) et la mise en place de mécanismes pour assurer la coordination des interventions entre Etats.