Une conférence régionale sur l'enseignement supérieur en Afrique préparatoire à la Conférence mondiale sur l'enseignement supérieur prévue en juillet 2009 à Paris, s'est ouverte, le lundi 10 novembre à Dakar, en présence de nombreux chercheurs, décideurs politiques dont les Premiers ministres du Sénégal et de la Namibie MM. Cheich Hadjibou Soumaré et Nahas Anguela, et des représentants d'institutions financières (BAD, Banque Mondiale) et de quelque 300 délégués : étudiants, journalistes, décideurs, partenaires techniques et financiers, enseignants, chercheurs, recteurs d'université et représentants de la société civile.
La rencontre de Dakar est organisée par le Bureau régional de l'Unesco en Afrique (Breda), le ministère de l'Enseignement supérieur du Sénégal et l'Association pour le développement de l'éducation en Afrique (Adea) et se tient 10 ans après la Conférence mondiale sur l'éducation tenue à Paris et dont les recommandations portaient sur la pertinence de l'enseignement supérieur, la qualité, la gestion, le financement et le renforcement de la coopération interafricaine et internationale.
Centrée sur le thème : « Nouvelles dynamiques de l'enseignement supérieur et de la recherche : Stratégies pour le changement et le développement », la rencontre entend être une plateforme de dialogue et de partage pour quelque 300 participants devant travailler en synergie pour redéfinir les missions de l'enseignement supérieur au 21e siècle. Et surtout pour élaborer ensemble des stratégies réalisables et aptes à permettre au sous-secteur de jouer pleinement son rôle comme outil de développement durable, de réduction de la pauvreté, des inégalités et de l'instabilité en Afrique et dans le monde.
La vice-présidente de la BAD chargée du développement humain, Zeinab El-Bakri a rappelé les trois piliers de la stratégie du Groupe de la Banque dans le domaine de l'enseignement supérieur, la science et la technologie (appui aux centres d'excellence nationaux et régionaux, développement des infrastructures de l'enseignement supérieur, la science et la technologie et l'établissement des liens entre les sous secteurs de l'enseignement supérieur, la science et la technologie et les secteurs productifs). Elle a mis l'accent sur le genre et la priorité accordée aux Etats fragiles et annoncé que la Banque compte consacrer 714 millions de dollars à cet important secteur au cours de la période 2009-2011. Elle a ajouté que l'enseignement supérieur est indispensable pour impulser la dynamique du développement. Toutefois, les pays devront persévérer dans les réformes en vue de renforcer les acquis et de faire face aux défis qui sont l'efficacité, la qualité, l'innovation et surtout la création d'un espace africain dans le contexte de la mondialisation.
Quant au Premier ministre du Sénégal, Cheikh Hadjibou Soumaré, il a plaidé pour la création d'un "véritable espace africain de l'enseignement supérieur". Il faut "engager l'Afrique dans la voie de relever" de nombreux défis pour la mise en place d'un espace africain de l'enseignement supérieur.
Abondant dans la même perspective, la directrice du Breda/Unesco Mme Ann Thérèse Jatta a pour sa part insisté tout particulièrement sur le bien-fondé et l'opportunité de la conférence de Dakar qui se destine entre autres objectifs de « scruter les nouveaux défis et les nouvelles opportunités, d'identifier les nouvelles tendances et dynamiques de ce début du 21e siècle et surtout d'élaborer un cadre stratégique et des repères d'action pour les dix prochaines années. »