L'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Michel Camdessus, a rendu, à Paris, un vibrant hommage à l'action du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) pour améliorer l'accès à l'eau potable en Afrique.
S'exprimant lors d'une conférence publique consacrée à l'agriculture africaine, tenu la semaine dernière, M. Camdessus a particulièrement insisté sur les retombées positives de la Facilité africaine de l'eau (FAE), domiciliée à la BAD après sa création par le Conseil des ministres africains de l'eau (AMCOW).
«Cette facilité est un énorme succès. En si peu de temps, son action a eu des retombées significatives en matière d'accès à l'eau potable dans les villages africains», a dit l'ancien directeur général du FMI qui est aujourd'hui membre du Comité directeur de la Fondation pour le développement durable créée par l'ancien président français Jacques Chirac.
M. Camdessus a, par ailleurs, estimé que les bailleurs de fonds doivent rapidement aider à reconstituer les ressources financières de la Facilité africaine de l'eau afin de donner à l'Afrique plus de chance d'atteindre les objectifs de développement du Millénaire (ODM).
«J'espère qu'il y aura très bientôt une rencontre au cours de laquelle les bailleurs de fonds vont s'engager à donner à la facilité africaine les moyens de poursuivre son travail si efficace. Il n'y a pas meilleur moyen que l'accès à l'eau potable pour aider l'Afrique à atteindre les ODM», a-t-il insisté.
L'ancien directeur général du FMI est considéré comme un des meilleurs experts sur les questions de financement de l'accès à l'eau potable. Il avait présenté au 3ème Forum mondial de l'eau, tenu en mars 2003 à Kyoto, un rapport remarquable sur les moyens de mobiliser des ressources financières supplémentaire pour améliorer l'accès à l'eau potable dans le monde.
Première institution de financement de développement en Afrique, la BAD, en plus de la domiciliation de la FAE, a lancé en 2005 l'Initiative pour l'approvisionnement en eau et l'assainissement en milieu rural (IAEAR) pour un coût annuel estimé à 1,2 milliard de dollars. L'initiative devrait permettre, dans sa première phase, à près de 33 millions d'Africains d'accéder à l'eau potable et à l'assainissement.
Le Groupe de la BAD, qui finance pour 30% l'initiative, entend passer à la deuxième phase avec le soutien des donateurs internationaux sollicités pour assurer 50% des financements. Les populations et les pays bénéficiaires contribuant pour les 20% restants.
Près d'un milliard et demi de personnes n'ont pas accès à l'eau potable et à l'assainissement dans le monde, selon les Nations Unies qui précisent que la plupart d'entre elles vivent en Afrique où environ 60% de la population vit en milieu rural.