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La République du Cap Vert et la Banque africaine de développement (BAD), ont procédé, mardi 6 janvier 2009, à la signature d'un accord de prêt d'un montant de 5 millions d'unités de compte (équivalent à 7,4 millions de dollars EU, et à 667.990.000 CVE). Ce prêt, qui avait été approuvé par le Conseil d'administration de la Banque le 22 décembre 2008, est destiné au financement du deuxième Programme d'Appui Budgétaire à la Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (PASRP-II) en faveur Cap Vert.
Cristina Duarte, ministre des Finances et Mohamed H'Midouche, représentant résident du bureau régional du Groupe de la BAD au Sénégal, ont procédé à cette signature dont la cérémonie s'est déroulée dans l'enceinte du ministère des Finances, à Praia.
Dans son allocution, madame Duarte s'est réjouie de l'excellence de la coopération bilatérale avec le Groupe de la BAD, et a remercié le président Donald Kaberuka, les membres du conseil d'administration et les experts de la Banque qui ont Å"uvré à la finalisation du programme, ainsi que le Bureau Régional du Groupe de BAD au Sénégal pour son appui constant en faveur du renforcement de cette coopération. Elle a poursuivi son intervention en indiquant que les ressources du prêt seront utilisées au financement du Programme de lutte contre la pauvreté, conformément aux priorités du gouvernement. Elle a également remercié la Banque pour sa disponibilité qui a permis de répondre rapidement aux besoins de financement du pays. Enfin, elle a formulé le vÅ"u d'un renforcement de cette coopération au lendemain de la graduation du Cap Vert au statut de Pays à revenu intermédiaire (PRI).
Pour sa part, monsieur H'Midouche a félicité les autorités capverdiennes pour la bonne performance macroéconomique du pays et assuré madame Duarte de la disponibilité du Groupe de la Banque à continuer de soutenir le Cap Vert dans sa politique de développement économique et social.
Le deuxième Programme d'Appui à la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (PASRP-II) en faveur du Cap Vert a pour objectif principal d'apporter le soutien de la Banque à la Stratégie de réduction de la pauvreté du gouvernement, adoptée en mai 2008. Il s'agit d'un appui budgétaire sous forme d'un prêt, décaissé en deux tranches, respectivement de 3,37 millions d'UC (450.225.260 CVE) et 1,63 millions d'UC (217.764.740 CVE).
Ce programme est conçu dans un cadre conjoint avec les principaux bailleurs de fonds du pays. En effet, sept bailleurs de fonds et partenaires bilatéraux ont signé un Protocole d'accord avec le gouvernement, en 2006, pour apporter leur soutien sous forme d'appui budgétaire en raison des bonnes performances économiques et de la bonne gouvernance du pays. Cette coordination et cette harmonisation des partenaires techniques et financiers s'inscrit en droite ligne des orientations de la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement.
Pour mémoire, il convient de rappeler que, bien que pays sahélien et dépourvu de ressources naturelles, le Cap Vert est un des pays membres régionaux dont on peut dire que les succès économiques et sociaux sont notables, depuis 1996 et aujourd'hui. Le taux de pauvreté est passé d'environ 37 % en 2001/02 à 27 % en 2007, soit une réduction de près de 10 points en six ans. Le pays est en passe de réaliser les Objectifs Millénaire pour le Développement (OMD) en 2015.
Les principaux facteurs de succès du Cap Vert ont été : (i) l'existence d'une vision notamment à travers sa Stratégie de Transformation Economique ; (ii) la bonne gouvernance du pays, dont le système et le jeu démocratiques sont sains et ont fait preuve d'alternance sans heurts ; (iii) la stabilité macro-économique et une forte croissance; (iv) l'utilisation prudente et rationnelle des ressources extérieures ; et (v) l'appropriation du processus de développement. Ces résultats ont été à la base de la reclassification du pays de la classe des pays à faible revenu à la classe des Pays à revenu intermédiaire (PRI) par l'Organisation des Nations Unies en janvier 2008.
Le Cap Vert est un des pays qui démontre la corrélation positive entre bonne gouvernance et développement.
Avec cette nouvelle opération, le portefeuille actif du Groupe de la Banque au Cap Vert compte, au 31 décembre 2008, cinq opérations, avec un taux de décaissement de 63 % (sans les trois nouvelles opérations) contre 44 % en 2007. Cette bonne performance est due à l'assistance étroite du Bureau régional de la BAD au Sénégal avec les différentes agences d'exécution des projets et sa participation active aux travaux du Groupe d'Appui à la Transition (GAT), mécanisme consultatif mis en place par le Gouvernement pour mieux réussir la transition.
Depuis le début de ses opérations en 1977, les engagements cumulés du Groupe de la Banque au Cap Vert se sont élevés à environ 182 millions de dollars US pour le financement de 38 opérations. Le taux de décaissement global sur l'ensemble de ces opérations est de 91,13 %.