L'économiste français Jacques Attali donnera une conférence, lundi 30 mars 2009 à Tunis, sur « la crise financière et la contribution de la micro finance ».
Selon le président de l'Organisation de solidarité internationale PlaNet Finance, le microcrédit joue un rôle fondamental dans les efforts de développement ciblant les catégories les plus pauvres de la population, d'où la nécessité de préserver les sources de micro finance alors que la crise financière internationale touche durement l'Afrique, après une décennie de progrès continus qui avaient jeté les bases d'une croissance plus forte et de réelles perspectives de réduction de la pauvreté.
Ces progrès sont aujourd'hui minés par des facteurs extérieurs sur lesquels l'Afrique n'a pas de prise. S'il est vrai que les premiers effets de la crise financière internationale ont tardé à se manifester en Afrique, son impact est aujourd'hui bien visible, emportant entreprises, mines, emplois, revenus et moyens de subsistance.
Les perspectives de croissance se sont sévèrement détériorées dans tous les pays. Les déséquilibres macroéconomiques se sont accentués, plusieurs pays faisant désormais face à des déficits budgétaires aggravés. La crise a contracté les échanges commerciaux, principal moteur de la récente forte croissance en Afrique. Outre la contraction des exportations, les flux de capitaux ont commencé à se tarir, y compris les transferts de fonds des migrants et les recettes touristiques. Les réserves en devises étrangères atteignent des seuils très dangereux, compromettant la capacité à importer des biens de première nécessité tels que les médicaments ou les intrants agricoles.
Invité du laboratoire d'idées de la Banque africaine de développement sur les questions cruciales du développement, le « Programme des Conférenciers éminents », Jacques Attali approfondira le débat sur les voies et moyens d'atténuer l'impact économique de la crise financière sur les économies africaines, à la veille du Sommet du G-20 sur la crise financière qui se déroulera à Londres le 2 avril 2009.
Le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, a appelé dans ce contexte la communauté internationale à matérialiser ses engagements à doubler son assistance à l'Afrique, précisant que l'Afrique ne sera pas en mesure de faire face à la crise financière internationale sans assistance accrue de la part des pays développés.