Un atelier qui a pour thème «La crise financière-Stratégie pour atténuer son impact en Afrique» a eu lieu vendredi à l'hôtel Laico à Tunis, à l'initiative de la Banque africaine de développement (BAD).
Introduisant cette rencontre d'une journée, l'Economiste en chef de la BAD, Louis Kasekende, a fortement exhorté les participants à évaluer les conséquences de la crise financière sur les pays africains et à esquisser des solutions pour y faire face.
«Au départ, nous étions partis de l'hypothèse que la faible intégration de l'Afrique à la finance mondiale suffirait à la protéger de la crise. Aujourd'hui, nous ne faisons plus la même analyse : la croissance économique africaine qui est estimée à 4,8% en 2008 passera à environ 2,8% pour cette année», a déclaré M. Kasekende.
Il a également rappelé les initiatives prises par la BAD pour aider ses pays membres régionaux (PMR) à faire face à la crise qui pourrait, selon lui, avoir un impact négatif sur les efforts accomplis pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
«Pour juger de la gravité de la crise en Afrique, nous pouvons prendre l'exemple d'un pays comme le Botswana qui avait une forte croissance économique et qui faisait notre fierté. Ce pays est dans la tourmente aujourd'hui», a poursuivi l'Economiste en chef de la BAD, en proposant quelques pistes de réflexion aux participants.
«Que faut-il faire pour atténuer l'impact de la crise en Afrique, sachant que le continent n'est pas un pays mais une diversité d'Etats ?», s'est interrogé M. Kasekende qui a par ailleurs souligné que l'atelier se tient quelques jours seulement après le Sommet du G-20, organisé du 2 au 3 avril à Londres.
Plusieurs exposés, portant sur les flux de capitaux et la libération des comptes après la crise, la mobilisation des ressources internes, les réformes et la régulation du secteur financier, l'impact de la crise sur le secteur manufacturier, ont servi de base de discussions aux cinq sessions thématiques de l'atelier.
«Je ne doute nullement que nous aurons des discussions approfondies et intenses. Elles doivent permettre d'identifier des solutions efficaces afin que l'Afrique se positionne comme un acteur mondial majeur, à l'issue de la crise», a encore dit l'Economiste en chef de la BAD.
Outre le personnel de la BAD, l'atelier regroupe des Gouverneurs des Banques centrales d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), d'Afrique centrale (BEAC), du Kenya, des hauts fonctionnaires des ministères africains des Finances et de la planification.