Dakar — Le rapport, préparé par des experts de la Banque africaine de développement (BAD) et publié par les Presses de l'université Oxford, examine les coûts économiques et sociaux des conflits en Africa et fournit des recommandations sur la façon de les résoudre, promouvoir la paix et paver la voie à la reconstruction.
« Les conflits violents entrainent un lourd tribut en termes de souffrance humaine et d'opportunités perdues de développement en Afrique », dit le rapport, ajoutant qu'entre 1990 et 2005, le continent a abrité la moitié des morts suscités par des guerres de par le monde.
S'agissant des pays africains actuellement aux prises avec diverses formes de conflits, le rapport mentionne qu'un nombre encore plus élevé de personnes meurent de maladies, de la faim, de malnutrition ou de problèmes de santé liés à la dégradation des services de santé consécutifs aux conflits, en plus des impacts en termes de pertes de revenus, de destruction des infrastructures, de fuites des capitaux et de déplacements des populations.
Les pays voisins subissent aussi des coûts substantiels du fait l'extension des conflits sur leurs territoires, de dépenses militaires préventives, et de soins à fournir aux réfugiés, dit le rapport lancé en préalable des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine, qui se tiennent les 13 et 14 mai dans la capitale sénégalaise.
La publication note que, malgré le fait que les conflits violents aient décliné en Afrique et dans le reste du monde au cours des dernières années (six pays africains en 2009 contre 14 pays en 1990), les défis liés à la consolidation de la paix, à la reconstruction des institutions étatiques et au redécollage des activités économiques demeurent gigantesques.
Le chapitre un du rapport de 102 pages revoit les causes violentes à l'origine des conflits et examine les facteurs déclencheurs des événements violents. Le deuxième chapitre traite des conséquences économiques et sociales des conflits et le chapitre trois évalue et recommande des politiques appropriées pour leur prévention et leur résolution, et la mise en place de la paix dans les sociétés post-conflit. Le chapitre quatre s'attarde aux politiques à mettre en Å"uvre en faveur de la reconstruction et le développement, et le chapitre cinq conclue en ciblant le soutien apporté par la BAD aux pays affectés par les conflits.
« Le rapport souligne le rôle critique que jouent l'adoption de saines politiques économiques pour promouvoir la croissance en situation post-conflit et la consolidation de la paix, » mentionne le président de la BAD, Donald Kaberuka, dans l'avant-propos de la publication.
« Il [le rapport] souligne l'importance de construire des institutions nationales fortes en appui à des politiques économiques efficaces et la construction de la paix », ajoute M.Kaberuka, notant que la construction des institutions de l'Etat doit figurer de manière prioritaire dans les efforts internationaux engagés pour aider les pays affectés par les conflits à atteindre la stabilité politique et le développement durable.
En 2008, le Groupe de la BAD a mis en place une Stratégie pour l'engagement accru dans les États fragiles, afin de soutenir les institutions de ces Etats avec une série de solutions pour parer à leurs besoins les plus pressants. La stratégie met l'emphase sur l'aide à apporter à ces pays pour qu'ils sortent de leur état de fragilité, la prévention des risques de dérapage et l'assistance vers une transition favorisant une stabilité politique propice au développement économique.
Contact
Felix Njoku