Le président burkinabé, Blaise Compaoré, qui a participé mardi 12 mai à Dakar, à la Table ronde ministérielle sur « L'Afrique face à la crise financière : programme d'actions », a exhorté les Africains à affronter la crise avec courage et lucidité, afin de trouver par eux-mêmes les solutions qui s'imposent.
Il avait auparavant rappelé que les Etats africains éprouvent aujourd'hui des difficultés économiques, sociales et politiques accrues en raison de cette crise. Il a ensuite souligné les canaux de transmission des effets de la crise aux économies africaines, notamment un effondrement des recettes d'exportation du fait de la contraction de la demande et une chute des cours des matières premières. La crise a aussi des effets notables sur les revenus touristiques, les transferts de fonds des migrants et l'investissement direct étranger.
Le président burkinabé craint que les budgets sociaux liés notamment à la santé et à l'éducation ne subissent des réductions significatives, faute de ressources. Il y a également, selon lui, un risque d'accroissement de la dette intérieure des Etats, ce qui pourrait affecter la trésorerie des entreprises. Celles-ci n'auraient alors plus la capacité d'honorer leurs engagements vis-à-vis du système bancaire.
« [Cette rencontre] nous interpelle sur notre obligation de répondre aux attentes légitimes des peuples africains, en faisant preuve de détermination et de créativité dans la recherche de solutions à la crise », a estimé M. Compaoré. Ce dernier s'est interrogé sur le rôle que la BAD doit jouer afin d'accompagner les Etats dans la voie de sortie de crise.
Le chef de l'Etat burkinabé a ensuite énuméré les actions qui lui paraissent être d'une grande urgence : le soutien à la croissance par la mobilisation des ressources additionnelles, le soutien au secteur privé, l'aide au commerce ainsi que le financement des infrastructures de transport, d'énergie et d'hydraulique.
Le président burkinabé a, par ailleurs, félicité le président de la BAD, Donald Kaberuka, pour avoir « su insuffler », depuis sa prise de fonction en 2005, « une nouvelle dynamique à cette institution panafricaine et gagner le pari de sa restructuration ».
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