Entretien avec Anicet-Georges Dologuélé, président de la Banque de développement des Etats d'Afrique centrale (BDEAC) - « Il faut relayer le gros travail fait par la BAD »

13 Mai 2009
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Cinq des six pays de la zone CEMAC sont producteurs de pétrole. Quel est l'impact de la crise mondiale sur leurs économies ?

La crise économique a eu un impact sur les six pays membres de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). En premier lieu, parce que cinq d'entre eux sont producteurs de pétrole, mais il y en a aussi, sur les six pays, cinq qui sont producteurs de bois et un qui est producteur de diamant. Comme vous avez pu le constater, le prix du baril de brut est passé de 140 dollars à moins de 50 dollars. Dans ces conditions, les prévisions qui avaient été faites pour 2009 ont bien évidemment été revues à la baisse. Par voie de conséquence, les recettes budgétaires dans la plupart des cinq pays producteurs de pétrole ont diminué de moitié. Quant aux pays qui ont voulu engranger davantage de revenus grâce à un début de boom pétrolier, afin de réaliser des investissements dans les infrastructures, ils sont aujourd'hui obligés d'arrêter leurs programmes, à commencer par celui du développement. Certains de ces producteurs de pétrole sont en même temps exportateurs de bois. Or les grumes se vendent mal et ne rapportent plus de revenus substantiels. La conséquence est facile à imaginer : une chute des recettes de l'Etat et une destruction de nombreux emplois. Ces pays ont besoin d'un appui budgétaire à court terme. C'est notamment le cas de la République Centrafricaine qui, elle, ne produit pas encore de pétrole. Elle vivait jusque-là de ses exportations de diamant et de bois. Ces deux filières sont aujourd'hui sinistrées. Lorsqu'on sait que le pays avait déjà du mal avec une production normale, on peut aisément imaginer la situation qui est maintenant la sienne. Avec la chute de leurs recettes budgétaires, les autres pays de la zone CEMAC ont aussi besoin d'argent frais.

Comment la BDEAC peut-elle joindre ses efforts à ceux de la Banque africaine de développement (BAD) pour aider les pays de la zone CEMAC à faire face à la crise ?

Nous souhaitons réellement être le relais de grandes institutions comme la BAD, la BEI et la Banque mondiale dans le domaine des infrastructures. Ces institutions peuvent financer de grands projets d'infrastructures. A côté, il y a aussi des infrastructures de moyenne portée pour lesquelles la BDEAC peut être très opérationnelle. Pour développer par exemple l'agriculture - ce qui est une bonne chose en ces temps de crise - il faut des pistes rurales. Celles-ci coûtent cher. Mais les grandes organisations ne sont pas organisées pour suivre ce type de projets. Avec de bonnes lignes de crédits concessionnels qui nous permettent de traiter directement avec les Etats, nous pouvons assurer le suivi sur le terrain. Nous pouvons aussi entamer un dialogue permanent avec les Etats de sorte que ces investissements servent véritablement à l'agriculture. Et qu'il y ait une création d'emplois et de richesses à l'intérieur du pays. Autre rôle de la BDEAC : le soutien au secteur privé. Plus nous prêtons à certains opérateurs privés, plus nous créons les conditions d'une bonne création de richesses et d'emplois. En générant de nouveaux impôts, ces activités profiteront aussi à l'Etat. Nous animons, enfin, certains thèmes qui contribuent à orienter les politiques nationales vers certains secteurs qui auraient pu être marginalisés alors qu'ils peuvent être porteurs.

Qu'attendez-vous concrètement de ces assemblées 2009 de la BAD qui ont un thème d'actualité ?

Réponse : Les assemblées produisent des résolutions et des solutions financières concrètes. On y explicite le rôle concret que peuvent jouer les banques sous-régionales de financement du développement. Il faut relayer le gros travail qui est en train d'être fait au niveau de la BAD pour relancer nos économies.

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Yvan Cliche

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