Jamais une réunion de femmes chefs d'entreprise africaines n'avait pris une telle ampleur. Il faut dire que le contexte économique rend encore plus difficile pour les femmes l'exercice de direction d'une micro, petite ou moyenne entreprise en Afrique.
Faut-il le rappeler, les femmes sont un moteur pour le développement en Afrique. Elles représentent plus de la moitié de la population et la majorité des MPME ( micro petites et moyennes entreprises, soit près de 90 % des entreprises en Afrique) sont dirigées ou appartiennent à des femmes. Ces entreprises sont un vivier d'emploi fantastique. Les soutenir, c'est donc soutenir la croissance et atténuer les effets de la crise. Donald Kaberuka, le président de la Banque africaine de développement l'affirme haut et fort : « La participation des femmes entrepreneures à l'économie africaine est vitale. Nous travaillons ensemble pour leur renforcement. Elles travaillent pour l'avenir de l'Afrique. »
L'implication personnelle du président relayée par des personnalités comme par exemple Leila Mokaddem, chef de division Institutions financières et Microfinance du secteur privé de la BAD, permet à l'institution d'avoir une politique très active pour soutenir les femmes entrepreneures. L'Initiative FACE - Femmes Africaines chefs d'Entreprise, lancée par le département secteur privé il y a cinq ans en est un des nombreux exemples.
Grâce à la Banque et son partenaire les Femmes Chefs d'Entreprise mondiales, près de 300 femmes africaines chefs d'entreprise et quelques-unes venues d'Europe, des Etats-Unis ou d'Asie, des membres du gouvernement du Cameroun, des institutions de développement, des institutions de microfinance et des banquiers se sont réunis lundi 26 octobre 2009.
La réunion était indispensable pour réfléchir aux moyens pour ces femmes africaines qui représentent aussi des associations dans leur pays de faire face à la crise et aux réponses que pouvaient apporter les différents acteurs du développement et leurs partenaires chefs d'entreprises sur d'autres continents.
Les femmes entrepreneures ont exprimé leur inquiétude : leurs ventes sont en baisse, leur chiffre d'affaires aussi et elles ont du mal à faire face dans ce contexte économique difficile. Beaucoup ont cependant rappelé qu'en Afrique, elles doivent aussi subir d'autres crises telles que des conflits ou des maladies. La réunion a été marquée par le courage de certaines de ces femmes qui continuent néanmoins leurs activités.
Des recommandations ont été prises pendant la conférence :
Renforcer et soutenir les associations de femmes entrepreneures.
Renforcer les capacités financières des institutions de micro-finance qui ont beaucoup perdu à cause de la crise.
Etendre l'appui aux banques commerciales
Etendre le soutien financier et l'assistance technique aux MPME
Renforcer le partenariat public-privé.
Favoriser la coopération et le partenariat entre les institutions de développement.
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Nicol-Houra Onike